Photo: AFP/ERIC FEFERBERG
La police italienne perquisitionne.
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Une nouvelle perquisition a été effectuée par la police italienne, lundi soir, à Pragelato. Elle visait la résidence où a séjourné l'ex-directeur sportif de l'équipe autrichienne de biathlon et de ski de fond, Walter Mayer, banni des Jeux pour une affaire de dopage.
La maison n'accueillait que des entraîneurs, et aucun athlète. Selon un membre de l'équipe autrichienne, les policiers n'ont rien trouvé. Un seul entraîneur était présent au moment de l'intervention; il se serait fait saisir des médicaments servant à traiter ses problèmes cardiaques.
Cette nouvelle opération intervient deux jours après la descente de police dans les villas privées de biathloniens et de fondeurs autrichiens sur les sites olympiques de San Sicario et de Pragelato. Lors de cette première perquisition, la police italienne aurait saisi une centaine de seringues, 30 boîtes de médicaments contre l'asthme et des antidépresseurs.
Selon un procureur du tribunal de Turin, les enquêteurs ont également découvert du matériel de perfusion et de l'équipement pour faire des tests sanguins. Six fondeurs et quatre biathloniens ont aussi dû se soumettre à des contrôles urinaires.
Photo: AFP/Michael Kappeler
La première perquisition a eu lieu dans ce chalet, qui accueille l'équipe autrichienne.
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Un autre procureur a déclaré que l'opération avait été menée en collaboration avec le Comité international olympique (CIO) et l'Agence mondiale antidopage (AMA). La directrice des communications du CIO, Gisele Davis, a pour sa part déclaré que la police avait avisé de la perquisition au moment où elle se déroulait.
À la suite de cette opération, deux biathloniens autrichiens ont quitté Turin sans autorisation pour rentrer en Autriche. L'un d'entre eux, Wolfgang Perner, qui devait participer à une dernière épreuve, a dit craindre les policiers et la prison. Il a accusé les policiers d'avoir eu un comportement « inhumain ».
Il a raconté avoir été forcé de se mettre nu et de signer une déclaration en italien, ce qu'il a refusé ne comprenant pas cette langue.
Outre ces deux athlètes, deux entraîneurs autrichiens de ski de fond, Emil Hoch et Roland Diethart, ont quitté l'Italie dimanche matin, quelques heures après la première perquisition.
Les Autrichiens choqués
Le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel a reproché aux autorités italiennes le traitement subi par les athlètes autrichiens. Selon lui, ils ont été traités comme des criminels.
De son côté, le skieur alpin Hermann Maier estime que Walter Mayer, a été traqué « comme s'il était Oussama ben Laden ».
Photo: AFP/Martial Trezzini
Walter Mayer en 2002
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C'est la présence dans l'entourage des skieurs de Mayer, interdit de participation aux Jeux olympiques après une affaire de dopage, qui a déclenché toute l'opération.
Arrêté en Autriche dimanche soir, peu après avoir été congédié par la fédération autrichienne, Mayer a été interné dans un hôpital psychiatrique, lundi soir, après avoir menacé de se suicider.