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Petrobras sommée d’évaluer l’impact de ses forages sur les populations autochtones

Des plateformes pétrolières en mer sous un ciel rose et mauve.

La zone visée par l'entreprise est prometteuse. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Norsk Telegrambyrå (NTB) / Carina Johansen

Reuters

L'entreprise pétrolière publique brésilienne Petrobras doit réaliser une série d'études concernant l'impact des forages en haute mer sur les groupes autochtones de la région amazonienne.

Les études de grande envergure exigées par l'agence brésilienne de l'environnement, l'Ibama, ont pour but de déterminer les impacts sociaux, culturels et et environnementaux sur les peuples autochtones des forages dans le bassin Foz do Amazonas.

La demande de nouvelles études faisait partie d'une série de documents envoyés par l'Ibama à Petrobras le 17 avril, et dont Reuters a eu connaissance.

Cette exigence constitue un nouvel obstacle aux tentatives de l'entreprise de forer un puits d'exploration à environ 175 kilomètres de la côte la plus septentrionale du Brésil. Les chefs autochtones de l’État d’Amapa s’opposent aussi à ce projet.

Toutes les études et exigences demandées par l'Ibama dans le cadre de l'autorisation environnementale et conformément à la législation en vigueur ont été satisfaites par l'entreprise, a déclaré Petrobras dans un communiqué, ajoutant qu'elle est ouverte à l'intégration de nouvelles demandes qui pourraient s'avérer nécessaires.

L'entreprise a déclaré que le forage dans la région n'aurait aucun impact direct sur les communautés autochtones et a fait valoir que le temps d'exiger une consultation formelle avec elles était passé.

Le président-directeur général de Petrobras, Jean Paul Prates, a déclaré qu'il espérait commencer à forer cette année encore.

Toutefois, les études complémentaires devraient prendre au moins six mois, selon une personne proche de l'agence brésilienne des affaires autochtones, la Funai.

Luiz Inacio Lula da Silva se tient aux côtés de Joenia Wapichana et de Sonia Guajajara en tenant une feuille dans ses mains.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva s'est engagé à mieux protéger les Autochtones du Brésil. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Eraldo Peres

Cela pourrait retarder davantage les projets d'exploration du bassin de Foz do Amazonas dans l'océan Atlantique, considéré comme la zone la plus prometteuse du Brésil pour la prospection pétrolière. Elle partage la même géologie que la côte de la Guyane voisine, où Exxon exploite d'immenses gisements.

Il y a un an, l'Ibama a refusé à Petrobras une licence de forage dans la région, citant les impacts possibles sur les groupes autochtones et l’écosystème côtier sensible. Quelques jours plus tard, Petrobras a fait appel de la décision et attend depuis lors la réponse de l'Ibama.

En octobre, l'Ibama a demandé à la Funai de se prononcer sur la question avant qu'elle ne prenne une décision sur l'appel. En décembre, la Funai a proposé à l'Ibama d'exiger plusieurs études supplémentaires pour évaluer les impacts, selon une note du gouvernement.

Le 17 avril, l'Ibama a envoyé la note à Petrobras, notifiant à l'entreprise qu'elle devait s'en occuper.

L'Ibama estime que Petrobras doit répondre à ces exigences, a déclaré l'agence dans un communiqué transmis à Reuters, ajoutant qu'il serait impossible de se prononcer définitivement sur l'appel sans cela.

La Funai a refusé de donner un calendrier sur la durée des études, ajoutant que cela dépendait du calendrier établi par Petrobras et par un cabinet de conseil mandaté pour les études. Ces dernières seront soumises aux Autochtones.

Le siège social de Petrobras à Rio de Janeiro

Petrobras est l'une des plus importantes sociétés d'État brésiliennes. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / AFP/Mauro Pimentel

Le mémo de la Funai de décembre a souligné les exigences d'une étude visant à évaluer comment le projet affecterait les communautés autochtones et leurs coutumes, la flore et la faune locales et l'activité économique dans la région.

La Funai a déclaré que si le projet est jugé viable, les études seront utilisées pour proposer des mesures visant à atténuer, contrôler et compenser les impacts, si nécessaire.

La décision de l'Ibama d'exiger l'étude proposée par la Funai est une victoire pour le Conseil des chefs du peuple indigène d'Oiapoque (CCPIO), un groupe de coordination représentant les 8000 Autochtones de la région.

Depuis 2022, le CCPIO dénonce l'impact des activités de Petrobras dans la région sur les communautés autochtones et demande une consultation officielle de 13 mois.

Le coordinateur du CCPIO, Cacique Edmilson Oliveira, considère la décision réglementaire comme une victoire et ajoute que les études permettront aux communautés autochtones de mieux comprendre ce qui se passe. Je pense qu'il est important de disposer de ces données, a déclaré M. Oliveira. Nous ne courrons pas le risque de subir un quelconque préjudice.

Selon lui, la compagnie pétrolière devra tenir compte du fait que les terres autochtones côtières pourraient être menacées par le forage, même si le plan consiste à chercher du pétrole en mer.

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