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Mathieu Blais est le lauréat du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2024

Portrait en noir et blanc de Mathieu Blais.

Mathieu Blais remporte le Prix de la nouvelle Radio-Canada 2024.

Photo : MC.P.

Radio-Canada

En plein bois, la nouvelle de Mathieu Blais, gagne le Prix de la nouvelle Radio-Canada 2024.

Le jour qui se lève au cœur de la forêt avec des oiseaux qui chantent. Le silence, la nature, le bruit, la ville, et le décalage entre deux réalités. C’est ainsi que commence la nouvelle de Mathieu Blais, En plein bois. Mais il ne faut pas se fier à cette courte description, l’auteur nous réserve des surprises au fil des mots.

On y découvre l’histoire d’Ulysse, homme des bois et de peu de mots, homme à sa place, dont l’histoire ne laissera personne indifférent. Ce qu’on croyait être juste le récit d’un homme qui vit dans le bois change de ton avec l’arrivée inopinée du frère et de la mère en provenance de la ville bruyante. Le revirement est spectaculaire. L’histoire, d’un coup, se retourne comme un gant, soulignait le comité de lecture qui a choisi cette nouvelle au moment de constituer la liste préliminaire de 23 auteurs et autrices.

À propos d’En plein bois

Montage photo avec les visages de Brigitte Haentjens, d'Éric Chacour et de Mariana Mazza.

La metteuse en scène Brigitte Haentjens, l'auteur Éric Chacour et l'humoriste Mariana Mazza composent le jury du prix de la Nouvelle 2024.

Photo : Mathieu Rivard, Justine Latour, Jimmi Francoeur

Prix de la création

Consulter le dossier complet

Les Prix de la création.

Le jury, composé de la metteuse en scène Brigitte Haentjens, de l'auteur Éric Chacour et de l'humoriste et autrice Mariana Mazza, a également été séduit par cette nouvelle. Fait exceptionnel, le trio a aussi remis une mention spéciale à un autre texte finaliste, à découvrir en fin d’article.

Porté par une écriture fiévreuse et un style original, précis et lyrique, le récit, affichant en exergue une phrase de Giono ("le visage de la terre est dans son cœur") déroule sa trame à l'image de cette phrase, à la fois poétique et mystérieuse, vibrante de métaphores. L'auteur laisse dans l'ombre les motivations pour s'intéresser aux faits, à leur insondable énigme et au tragique des actes qui propulsent la vie au bord de la mort.

Le jury ajoute que le climat de cette nouvelle est tendu, exprimant l'envahissement et la perte de contrôle du protagoniste quand le silence naturel est brisé par l'arrivée de sa mère et de son frère.

Histoire d'une libération et d'une aliénation, la nouvelle se déroule après le jour fatal qui contraint le héros à s'enfuir. "C'est encore ça la vie", se dit-il en brûlant tout derrière lui et retrouvant l'unisson avec la nature.

Une citation de Le jury du Prix de la nouvelle Radio-Canada

Ode à la persévérance

Mathieu Blais est un grand habitué des Prix de la création Radio-Canada, mais c’est la première fois qu’il atteint la première place. Sa persévérance a finalement été récompensée, même s’il tient à rester humble et qu’il rend hommage à son père, qui lui a servi de bougie d’allumage. Au tout début, il y a une vingtaine d’années, c’est mon père qui prenait souvent l’avion qui m’a dit que je devrais participer à ce concours. Après, ça n’aura été qu’un entêtement solaire, la répétition d’un jeu. Un exercice d’écriture de plus.

Aujourd’hui, gagner ce prix, en plus de l’honneur que j’en retire, c’est avant tout me rappeler le chemin parcouru, les textes écrits. C’est me faire dire que je suis là, aujourd’hui, à la bonne place, et depuis longtemps.

Une citation de Mathieu Blais

Gagner ce prix, c’est m’inviter à poursuivre, encore et encore. Personne n’écrit pour gagner un prix. Personne ne prend le risque de la fiction pour ça. Et quand ça arrive, subitement, ça confirme quelque chose qu’on ne croyait pas nécessaire ou important, mais en le confirmant, ça en révèle en partie l’existence, ajoute-t-il.

Il précise qu’on n’écrit pas pour soi, mais pour être lu. Gagner ce prix, c’est accueillir l’encouragement des pairs et c’est nouer quelque chose de signifiant, autrement, avec des lecteurs. Gagner ce prix, déjà, c’est se projeter dans mille nouveaux projets d’écriture. Je m’y serais très probablement lancé, de toute façon, mais là, et pour le temps que ça durera, j’y vais avec le couteau entre les dents et le pas un peu plus sûr.

C’est donc un prix qui confirme, qui encourage et qui donne de l’élan.

Écrire pour célébrer

Mathieu Blais écrit pour célébrer la vie de façon permanente. La littérature m’est apparue, et m’apparaît encore, comme la plus fidèle expression de cette célébration.

Il ajoute qu’il écrit parce qu’il croit en la liberté et en la nécessaire révolte. J’écris parce qu’il y a beaucoup à dire contre, mais probablement encore plus à dire pour.

L’écriture est la seule option artistique d’expression dans laquelle il dit exceller. Il se dit mauvais peintre, et un terrible musicien. J’écris surtout parce que l’écriture est une maladie dévorante. Ça ne laisse pas beaucoup de place pour le reste. Toute ma vie tourne autour de cette littérature.

Mathieu a participé aux Prix de la création dans les trois catégories : nouvelle, poésie et récit. Toutefois, il trouve que la nouvelle est un genre extraordinaire; elle doit être très efficace et peut s’apparenter au poème. Tout doit tenir sur la mince ligne dure que la fiction et la langue appellent. Rien ne doit dépasser. Rien ne peut être de trop. La nouvelle est une flèche.

Le professeur de littérature

Mathieu Blais est romancier, poète et enseignant. Sa vie, comme son écriture, oscille entre les voyages, le bois, la création littéraire et la moto. Il s’intéresse à la pensée décoloniale, à sa poésie et à ses nécessaires actes de révolte. En vieillissant, il s’assume davantage comme un anarchiste, avec une conception nourrie du sens commun. Il est titulaire d'un doctorat en études littéraires et il enseigne la littérature au Cégep Édouard-Montpetit à Longueuil. Il habite en Montérégie avec sa conjointe et ses deux enfants.

Celui qui a publié de nombreux ouvrages se décrit comme un lecteur omnivore qui rêve d’immensité. Il est l'auteur du recueil de nouvelles Les choses réelles (2021) et du roman Sainte-Famille (2017), sur la violence conjugale, qui a d'abord été une des nouvelles finalistes du Prix de la nouvelle Radio-Canada en 2016. Cet automne, il fera paraître son treizième titre, le roman Brûler debout, aux Éditions XYZ.

Réaliser un fantasme?

Est-ce que Mathieu Blais réalisera son fantasme de parcourir le Canada en moto pour se rendre à la résidence d’écriture de Banff, dans les Rocheuses? Rien n’est certain, mais il est important de rêver et de voir si l’aventure est possible.

En création, un prix n’a que la valeur qu’on accepte de bien vouloir lui donner. Parmi mes remises en question, mes tâtonnements, parmi mes explorations et mes doutes, je reçois cet honneur comme un encouragement à poursuivre la prospection.

Mention spéciale du jury

Le texte de Julie Bosman, La fille aux Post-it, reçoit une mention spéciale symbolique du jury. Il arrive que des textes nous cueillent par leur originalité, leur poésie et la tension quasi cinématographique qu’ils ont su faire naître en nous. Nous ne pouvions pas quitter cette Fille aux Post-it une seconde fois sans lui confier l’émotion que nous lui devions.

Une bourse de 6000 $ et un séjour d'écriture à Banff

À titre de lauréat du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2024, Mathieu Blais recevra une bourse de 6000 $, offerte par le Conseil des arts du Canada (Nouvelle fenêtre), et participera à une résidence d’écriture de deux semaines au Centre des arts de Banff, en Alberta (Nouvelle fenêtre).

Les quatre autres finalistes du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2024 se partageront 4000 $, offerts par le Conseil des arts du Canada (Nouvelle fenêtre).

Quant à la lauréate de langue anglaise (CBC Short Story Prize), il s'agit de Kate Gunn. On peut lire sa nouvelle Old Bones sur le site de CBC Books (Nouvelle fenêtre).

Pour lire les nouvelles gagnantes des trois dernières années

Véritable tremplin pour les écrivaines et écrivains canadiens, les Prix de la création Radio-Canada sont ouverts à toute personne qui écrit, de façon amateur ou professionnelle. Ils récompensent chaque année les meilleurs récits (histoires vécues), nouvelles et poèmes inédits soumis au concours.
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