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Régler l’addition avant même d’aller au restaurant

Table mise au restaurant le Brasier, sans personne.

Malheureusement pour les restaurateurs, les recours pour se protéger des réservations non honorées sont limités. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Chabot

Quand des tables réservées au restaurant demeurent vides : des restaurateurs prennent les grands moyens pour éviter ce qu'ils appellent des no-shows (réservations non honorées). Colombe Saint-Pierre, propriétaire de Chez Saint-Pierre au Bic, fera payer ses clients avant même qu'ils ne se présentent à son restaurant.

La cheffe proposera un menu à l'aveugle qui ne pourra être modifié. Les clients devront régler l'addition au moment de réserver leur place.

Dans certaines soirées, qu'une table, deux tables ne se présentent pas après avoir réservé, on ne peut plus cautionner ça. On ne peut plus financer le fait de perdre des clients parce qu'ils ont réservé, mais ne se présentent pas à la dernière minute, explique Colombe Saint-Pierre.

C'est un peu ce que les restaurants sont obligés de faire pour pouvoir s'en sortir.

Une citation de Colombe Saint-Pierre
Colombe Saint-Pierre.

La cheffe a confirmé la réouverture de son restaurant Chez Saint-Pierre cet été après une pause d'un an.

Photo : Michaëlle Ouellet

Les clients qui ont réservé et qui doivent annuler ne pourront être remboursés, peu importe la raison. Ils devront vendre leur réservation. Une façon de faire que la cheffe compare à l'achat d'un billet pour assister à un spectacle.

Martin Picard [du Pied de Cochon] l'a fait dernièrement. Tu achètes des billets et tu as accès à une liste d'attente de gens qui aimeraient racheter tes billets, indique-t-elle.

Dans une transaction, on est deux. Si moi je ne fournis pas, c'est sûr que je vais te rembourser. Si toi tu ne fournis pas, c'est toi qui payes.

Une citation de Colombe Saint-Pierre

Colombe Saint-Pierre a confirmé la semaine dernière la réouverture de son restaurant après une pause d'un an. La pénurie de main-d'œuvre et la hausse du prix des aliments l'avaient forcée à suspendre temporairement ses activités.

Des réservations non honorées qui coûtent cher

La propriétaire de Chez Saint-Pierre n'est pas la seule à être aux prises avec des réservations non honorées. Le phénomène s'observe également chez Yin Yan Sushi, à Rimouski.

Pendant les Fêtes, période cruciale pour les restaurateurs, au moins quatre groupes, certains de 30 personnes, lui ont fait faux bond. Résultat : le restaurant s'est privé de plusieurs milliers de dollars, estime son propriétaire, Yan Hallé.

Ça nous occasionne des frais parce que la mise en place avait été faite, on doit [annuler] des serveurs, des cuisiniers. Ces employés-là perdent aussi des revenus, rappelle-t-il.

Yan Hallé lors d'une entrevue devant la cuisine de son restaurant.

Yan Hallé, le propriétaire du Yin Yan Sushi à Rimouski (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Pour éviter que le scénario ne se reproduise, Yan Hallé compte imposer des frais de réservation dans les prochains mois. Il aimerait qu'un montant soit prélevé temporairement sur la carte de crédit du client pour l'inciter à se présenter à la table qu'il a réservée.

On va perdre des groupes parce qu'on n'a pas de place et les autres personnes ne se présentent pas. C'est sûr qu'on pense à mettre des frais. À Québec, à Montréal, ça a déjà commencé, mentionne-t-il.

Des recours limités

L'Association Restauration Québec (ARQ) confirme que les réservations non honorées sont de plus en plus fréquentes et pas seulement dans les grands centres. Le Bas-Saint-Laurent n'est pas épargné.

Le phénomène serait dû, en partie, aux plateformes de réservation en ligne. La facilité de faire des réservations en ligne dans plusieurs restaurants, en choisir un pour la soirée et oublier d'avertir les autres qu'on ne vient pas : ça, c'est un fait qu'on voit de plus en plus, explique Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'ARQ.

Martin Vézina de l’Association Restauration Québec.

Martin Vézina, directeur des affaires publiques et gouvernementales à l’Association Restauration Québec (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Malheureusement pour les restaurateurs, les recours pour se protéger des réservations non honorées sont limités.

La trousse à outils est extrêmement limitée puisqu'on a un enjeu légal avec la Loi sur la protection du consommateur qui ne nous permet pas, en tant qu'exploitant, de pénaliser le consommateur, donc de lui facturer une pénalité modeste s'il ne se présente pas à sa réservation, rappelle M. Vézina.

Dans les outils qu'on a, il y a prendre en note la carte de crédit pour évaluer le sérieux de la démarche du client, mais en aucun cas vous ne pouvez facturer quoi que ce soit. Si vous avez un menu fixe, ce qu'on voit plus dans la gastronomie, il y a un outil qui est plus facile, c'est-à-dire de facturer le repas au moment de la réservation. Ça, c'est légal, ajoute-t-il.

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