Les membres de l’OTAN doivent dépenser plus en défense, selon le président polonais

Le président polonais, Andrzej Duda, a demandé aux membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), dont fait partie le Canada, d'augmenter leurs dépenses de défense et de la faire passer à 3 % de leur PIB, pour empêcher la guerre russe en Ukraine de s'étendre.

M. Duda a formulé ces commentaires lors d'un discours prononcé vendredi à Vancouver, un jour avant sa rencontre avec le premier ministre Justin Trudeau.

Sans nommer le Canada, le président polonais a affirmé que l'Occident a beaucoup de lacunes dans sa base industrielle pour fournir une aide militaire à l'Ukraine dans sa défense contre la Russie, un problème qui doit être résolu pour dissuader les menaces de Moscou.

Le chef de l'État polonais a annoncé qu'il avait abordé pour la première fois l'idée selon laquelle les membres de l'OTAN feraient passer leurs dépenses de défense de 2 à 3 % du PIB, lors d'une visite aux États-Unis en mars, et qu'il insisterait à nouveau sur le sujet lors d'un sommet de l'OTAN à Washington, en juillet.

En 2022, le Canada a consacré 1,2 % de son PIB à son armée. La dernière fois qu'il était à 2 %, c'était en 1990.

Ils ne comprennent que cette langue

La Pologne, qui partage une frontière avec l'Ukraine, a augmenté ses dépenses de défense, les faisant passer à 4 % de son PIB, et est l'un des principaux fournisseurs d'aide militaire pour son voisin.

M. Duda a affirmé que les pays baltes et d'Europe de l'Est proches des lignes de front du conflit russo-ukrainien ont besoin de soutien pour soutenir l'Ukraine, et a appelé d'autres alliés à contribuer à provoquer une perte militaire évidente pour Moscou.

Ils ne comprennent que cette langue, a assuré M. Duda. Malheureusement, ils ne se soucient pas beaucoup des sanctions occidentales et de la baisse du niveau de vie.

Lorsque la question de ce que pouvait faire le Canada pour soutenir la Pologne dans ses efforts a été posée, M. Duda a raconté une discussion qu'il avait eue avec M. Trudeau, environ une semaine avant l'éclatement du conflit entre la Russie et l'Ukraine.

Immigration et réfugiés

Le premier ministre canadien s'inquiétait de la politique dure de la Pologne contre l'immigration clandestine et de son impact possible si des réfugiés ukrainiens traversaient en nombre les frontières polonaises pendant une guerre, selon lui.

Le dirigeant polonais a affirmé que sa politique contre l'immigration illégale et l'ouverture ultérieure des frontières aux réfugiés ukrainiens reflétaient un principe commun selon lequel la Pologne a une obligation envers ses alliés et partenaires.

N'oubliez pas que nous sommes responsables de la frontière de l'Union européenne et de l'espace Schengen, a rappelé M. Duda, en référence à la zone frontalière autour de l'Union européenne.

Nous devons protéger cette frontière non seulement dans notre propre intérêt, mais aussi dans l'intérêt des obligations européennes.

M. Duda a ajouté que la Pologne estimait que la Russie se déplacerait vers l'ouest si l'Ukraine tombait, avec les États baltes et la Pologne sur son chemin immédiat. Même si le pays est préparé, cela n'exclut pas la nécessité pour les autres membres de l'OTAN de se préparer également.

Malheureusement, oui, nous sommes prêts, a-t-il affirmé. Mais nous sommes également conscients que nous devons renforcer nos capacités militaires.

Nous avons besoin de nouveaux chars dotés d'une technologie de pointe, de nouveaux obusiers, de nouveaux hélicoptères, ce que nous achetons aux États-Unis, à l'industrie américaine, à l'industrie sud-coréenne [c'est] parce que nous en avons besoin, a déclaré le chef d'État de la Pologne.

Rencontre avec Trump

M. Duda est arrivé au Canada en provenance des États-Unis, où il a rencontré l'ancien président américain Donald Trump à New York cette semaine, dans le cadre de ce qu'il a décrit comme une réunion amicale dans une atmosphère très agréable.

Les financements américains visant à fournir davantage d'aide à l'Ukraine ont été bloqués par les alliés de M. Trump au Congrès.

Avec les informations de La Presse canadienne