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Xi Jinping arrivé en France pour sa première tournée européenne depuis 2019

Gabriel Attal et Xi Jinping, côte à côte et suivis de Peng Liyuan, marchent sur un tarmac entourés de gens qui tiennent des parapluies.

Le premier ministre français, Gabriel Attal, le président chinois, Xi Jinping, et son épouse, Peng Liyuan, marchent sous des parapluies à leur arrivée pour une visite d'État officielle de deux jours, à l'aéroport d'Orly, au sud de Paris, le 5 mai 2024.

Photo : Reuters / STEPHANE DE SAKUTIN

Agence France-Presse

De retour pour la première fois en Europe depuis 2019, le numéro un de la superpuissance asiatique a organisé sa tournée sous le thème de l'équilibre diplomatique : après la visite d'État en France, qui lui demande depuis un an d'user de son influence pour « ramener la Russie à la raison », Xi Jinping se rendra en Serbie et Hongrie, deux pays restés proches de Moscou.

Dans l'après-midi du 5 mai, le président Xi Jinping est arrivé en avion à Paris pour le début de sa visite d'État en France, a indiqué la télévision officielle chinoise CCTV.

Il a été accueilli par le premier ministre français, Gabriel Attal, à l'aéroport parisien d'Orly.

Des personnes marchent sur le tarmac et des gens tiennent des parapluies; en arrière-plan, un avion.

Le président chinois, Xi Jinping, et son épouse sont accueillis par le premier ministre français, Gabriel Attal, dimanche à l'aéroport d'Orly, au sud de Paris.

Photo : Associated Press / Michel Euler

Lundi, Xi Jinping, qui vient célébrer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises, enchaînera les rendez-vous avec Emmanuel Macron, qui s'est concerté en amont avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le matin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se joindra au duo franco-chinois à l'Élysée pour une session qui devrait permettre de soulever les différends commerciaux.

Et ils sont nombreux. Menacée d'être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l'Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusées de fausser la concurrence.

Xi Jinping et sa femme dont un salut de la main à leur sortie de l'avion.

Le président chinois, Xi Jinping, est arrivé en France le 5 mai 2024 pour une visite d'État organisée par Emmanuel Macron.

Photo : Reuters / STEPHANE DE SAKUTIN

Dans un entretien donné à La Tribune Dimanche, Emmanuel Macron reconnaît que les Européens ne sont pas unanimes sur la stratégie à adopter, car, dit-il, certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés alors qu'elle exporte massivement vers l'Europe.

Il plaide, lui, pour mieux protéger notre sécurité nationale, être beaucoup plus réaliste dans la défense de nos intérêts et obtenir la réciprocité.

À Pékin, ces mesures jugées protectionnistes passent mal. Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions visant essentiellement le cognac français, contre laquelle le président français compte s'élever.

Si aucun contrat mirobolant n'a été annoncé à ce stade, des discussions sur des investissements étaient en cours jusqu'au bout. Un forum économique franco-chinois est aussi prévu lundi au théâtre Marigny.

Un avion d'Air China portant le drapeau de la Chine est garé sur le tarmac à côté d'un long tapis rouge bordé d'employés vêtus de costumes protocolaires.

L'avion transportant le président chinois, Xi Jinping, arrive le dimanche 5 mai 2024 à l'aéroport d'Orly, au sud de Paris, en France.

Photo : Reuters / Michel Euler

En après-midi, après une cérémonie protocolaire d'accueil en grande pompe aux Invalides, et avant un banquet à l'Élysée, Emmanuel Macron et Xi Jinping se retrouveront en tête-à-tête pour la séquence la plus politique, puis s'exprimeront devant la presse.

Le Français compte demander au Chinois de soutenir la trêve olympique pour l'ensemble des conflits à l'occasion des Jeux de Paris, cet été.

Paris veut a minima s'assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule pas dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev, voire l'encourager à utiliser les leviers dont elle dispose par rapport à Moscou pour contribuer à une résolution de ce conflit, selon l'Élysée.

Emmanuel Macron avait porté ce même message il y a un an, au moment de sa propre visite d'État en Chine, et les résultats avaient été modestes.

Xi Jinping et Emmanuel Macron, en tenue de ville, discutent.

Le président chinois, Xi Jinping, et le président français, Emmanuel Macron, s'entretiennent à Guangzhou, en Chine en avril 2023. (Photo d'archives)

Photo : AFP / Jacques Witt

Pour Marc Julienne, chercheur à l'Institut français des relations internationales, cette approche révèle un manque de compréhension des intérêts et de la stratégie de Pékin, qui veut se tenir à distance du conflit et n'entend pas s'impliquer davantage, ni dans le sens des Européens ni dans le sens d'un soutien militaire à la Russie.

Le président français tentera néanmoins d'enfoncer le clou mardi, dans les Pyrénées, à l'occasion d'une escapade plus personnelle entre les deux hommes, accompagnés de leur femme.

L'objectif de ce déjeuner sur le col du Tourmalet, là où, enfant, il passait ses vacances chez sa grand-mère, est éminemment diplomatique : casser l'imposant protocole pour instaurer un dialogue plus direct, notamment sur l'Ukraine.

Des gens tiennent des drapeaux du Tibet lors d'un rassemblement.

Plusieurs centaines de militants tibétains se sont rassemblés dimanche sur la place de la République, à Paris.

Photo : Associated Press / Thomas Padilla

Sur la question sensible des droits de la personne, Emmanuel Macron dit préférer évoquer les désaccords derrière des portes closes. Paris n'a pas non plus tenu à présenter en priorité le dossier de Taïwan, pourtant au cœur des fortes tensions entre les États-Unis et la Chine.

Plusieurs centaines de militants tibétains se sont rassemblés, dimanche, sur la place de la République, à Paris, pour dénoncer la Chine comme un prédateur et un régime colonial. Non au totalitarisme chinois, pouvait-on lire sur une banderole.

De mercredi à vendredi, Xi Jinping ira ensuite en Serbie et en Hongrie.

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