•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Procès de Trump : le juge encourage Michael Cohen à se taire

Michael Cohen regarde devant lui.

Michael Cohen, ancien avocat de Donald Trump, au moment de quitter le bureau du procureur du district de Manhattan après avoir terminé son témoignage devant le grand jury qui a inculpé l'ancien président, en mars 2023.

Photo : AFP / Yuki Iwamura via Getty

Le juge à la tête du procès criminel de Donald Trump a demandé aux procureurs vendredi de transmettre un message à Michael Cohen, ancien avocat de l'ex-président et témoin attendu de ce procès : il devrait se garder de commenter la cause.

À l'issue des témoignages de la journée, le juge Juan Merchan a rapidement statué sur une demande de la défense, qui s'est plainte des commentaires publiés par M. Cohen sur les réseaux sociaux.

Je vais ordonner aux procureurs de dire à M. Cohen que le juge lui demande de s'abstenir de faire d'autres déclarations sur cette affaire ou sur M. Trump.

Une citation de Juan Merchan, juge au procès criminel de Donald Trump

Cette requête vient de la cour et vous la communiquerez au nom de la cour, a insisté le magistrat.

Le fait que le président Trump ne soit pas autorisé à répondre à ce témoin mais que ce dernier soit autorisé à continuer à parler devient chaque jour un problème, avait plaidé l'avocat principal de Donald Trump, Todd Blanche.

Donald Trump face à la justice

Consulter le dossier complet

Dessin de Donald Trump lors de sa comparution.

Il a réclamé que Michael Cohen, à l'instar du président Trump, se fasse interdire de commenter l'affaire jusqu'à la fin du procès.

Il a cité en exemple une publication récente sur TikTok dans laquelle Michael Cohen arborait un t-shirt blanc qui montrait Donald Trump derrière les barreaux dans un uniforme de prisonnier orange.

Pendant les débats sur cette question, les procureurs ont dit avoir demandé à plusieurs reprises aux témoins d'éviter de s'exprimer publiquement à propos de ce procès.

Le fait est que ces témoins ne sont pas soumis au bâillon et que nous n'avons aucun recours s'ils se livrent à ces activités, a soutenu le procureur Joshua Steinglass.

À l'issue de l'audience, Donald Trump s'est lamenté de la situation devant les caméras.

Donald Trump brandit des documents.

Après l'audience du 10 mai 2024, Donald Trump s'est adressé aux journalistes en brandissant des impressions de textes publiés dans des médias qui lui sont favorables.

Photo : Getty Images / Jeenah Moon-

Tout le monde peut dire ce qu'il veut, mais je ne suis pas autorisé à dire quoi que ce soit sur qui que ce soit, s'est-il indigné.

Le politicien de 77 ans est sous le coup d'une ordonnance de bâillon qui lui interdit notamment de critiquer les témoins ou les jurés.

Le juge a conclu, lors de deux audiences distinctes, qu'il avait contrevenu à cette ordonnance à dix occasions.

Une autre témoin appelée à la barre plus tôt cette semaine, Stormy Daniels, ne s'est pas gênée pour continuer de se moquer du célèbre accusé.

Jeudi, peu après sa deuxième et dernière journée de comparution, l'ancienne actrice pornographique, qui affirme avoir eu une relation sexuelle avec l'ancien président, s'est tournée vers le réseau social X pour le narguer.

Les vrais hommes répondent aux témoignages en prêtant serment et en comparaissant en cour. Oh... attendez. Laissez tomber, a-t-elle écrit.

Mme Daniels a reçu 130 000 $ US de Michael Cohen pour garder le silence sur la relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue avec le politicien des années avant son entrée en politique.

L'ex-président est accusé d'avoir falsifié des documents liés au remboursement qu'il aurait versé à Michael Cohen après que celui-ci eut payé Stormy Daniels dans le but de favoriser la victoire électorale de Donald Trump en 2016.

Témoignage attendu de Michael Cohen

Au 15e jour d'un procès au déroulement étonnamment rapide, Joshua Steinglass a indiqué qu'il était tout à fait possible que les procureurs terminent leurs interrogatoires la semaine prochaine.

Cette partie du procès, qui sera suivie par la comparution des témoins convoqués par la défense, pourrait toutefois se prolonger jusqu'à la semaine suivante, en fonction du temps que passeront les avocats de Donald Trump à mener les contre-interrogatoires.

Joshua Steinglass a informé le juge et la défense qu'il ne restait aux procureurs que deux témoins à appeler à la barre.

Selon toute vraisemblance, l'une de ces deux personnes restantes sera Michael Cohen, qui devrait être le témoin vedette des procureurs.

D'après CNN, il sera convoqué dès lundi.

Il est le seul susceptible de faire le pont entre les accusations de falsification de documents portées contre Donald Trump et le « plan criminel pour corrompre l'élection de 2016 » que ce dernier, au dire des procureurs, a fomenté.

Il s'agit toutefois d'un témoin à la crédibilité ébranlée : cet ancien avocat, qui s'est retourné contre son ancien patron après l'avoir défendu bec et ongles, a purgé une peine de prison pour des accusations liées à cette affaire.

Dans sa déclaration d'ouverture, la défense a télégraphié son offensive, présentant Michael Cohen comme un criminel [...] obsédé par le président Trump et comme un menteur mû par un désir de vengeance après avoir échoué à obtenir un poste dans l'administration Trump.

Son témoignage sera le deuxième, après celui de Stormy Daniels, à provoquer des étincelles.

Une audience sans flammèches clôt une semaine mouvementée

Susan Necheles interroge Madeleine Westerhout sous le regard de Donald Trump.

Madeleine Westerhout, une ancienne collaboratrice de Donald Trump, a témoigné pour une deuxième journée au procès criminel de l'ancien président à New York.

Photo : Reuters / Jane Rosenberg

Après la comparution spectaculaire de Stormy Daniels au cours des derniers jours, la dernière audience de cette quatrième semaine du procès s'est déroulée sur un terrain beaucoup plus sobre.

Des relevés téléphoniques, des tweets et des chèques : la teneur des propos des témoins qui se sont succédé à la barre a offert un contraste marqué avec le témoignage de Stormy Daniels, largement axé sur une relation sexuelle alléguée.

Les avocats de Donald Trump ont notamment poursuivi leur contre-interrogatoire de Madeleine Westerhout, qui a été la secrétaire personnelle de l'ex-président Trump, puis la directrice des opérations du bureau ovale.

Si ses réponses fournies la veille aux procureurs traçaient le portrait d'un homme qui portait une attention particulière aux sorties d'argent, celles données à la défense ont décrit Donald Trump – qu'elle semble toujours beaucoup apprécier – sous un autre éclairage.

Mme Westerhout a affirmé que son ancien patron signait souvent des chèques sans les examiner pendant qu'il discutait au téléphone ou participait à des rencontres.

Onze chèques faits à son ex-avocat personnel Michael Cohen, dont neuf qu'il a lui-même signés, figurent parmi les 34 documents qui, selon les procureurs, ont été faussement désignés comme des honoraires et pour lesquels ils l'ont inculpé.

Mme Westerhout a d'ailleurs indiqué que son ancien patron avait été très contrarié par les reportages médiatiques de 2018 qui avaient fait état de cette relation alléguée.

Selon ma compréhension, il savait que cela blesserait sa famille, a déclaré son ancienne collaboratrice, reconnaissant toutefois que ce n'est pas quelque chose qu'il lui avait dit.

Donald Trump nie tout autant les allégations d'une aventure sexuelle que les accusations déposées contre lui.

Les procureurs avancent que Donald Trump cherchait à supprimer des informations qui lui étaient défavorables de façon à favoriser sa victoire électorale; la défense affirme plutôt qu'il cherchait à protéger sa réputation et sa famille.

La défense a également interrogé Mme Westerhout sur un fait soulevé la veille par un autre témoin.

Jeudi, une employée de la comptabilité de la Trump Organization a dit aux procureurs qu'au début de la présidence de Donald Trump, elle lui faisait parvenir des chèques pour qu'il les signe par l'intermédiaire de deux de ses collaborateurs, dont son garde du corps Keith Schiller. Les documents étaient livrés à leur domicile par l'entreprise d'expédition FedEx.

Ce système était plus rapide que les voies officielles, a estimé Mme Westerhout.

Des chiffres et des lettres

Les procureurs ont convoqué quatre autres témoins, parmi lesquels deux analystes des compagnies téléphoniques Verizon et AT&T, dont les témoignages ont servi à authentifier des relevés téléphoniques présentés en preuve.

Il a notamment été question des relevés téléphoniques de Michael Cohen et d'Allen Weisselberg, l'ex-directeur financier de la Trump Organization.

Ces documents seront vraisemblablement soulevés ultérieurement pour donner de la crédibilité au témoignage prévu de Michael Cohen.

Lors de sa comparution, lundi, celui qui était le numéro deux au service de la comptabilité a expliqué qu'en janvier 2017 (le mois de l'investiture de Donald Trump), M. Weisselberg, son supérieur de l'époque, lui avait ordonné de« rembourser Michael ».

Un autre témoin a permis le dépôt en preuve d'anciens tweets de Donald Trump visant Michael Cohen.

Avec les informations de New York Times, Washington Post, The Guardian, CNN et NBC News

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.