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Les ambitions de l’innovateur en chef du Québec

Trois ans et demi après être devenu le premier titulaire de ce poste créé par le gouvernement Legault, il estime que ses efforts commencent à porter fruit.

Luc Sirois en entrevue.

Luc Sirois est l'innovateur en chef du Québec depuis la fondation du Conseil de l'innovation du Québec, en décembre 2020.

Photo : Radio-Canada

« Il y a trois ans, 50 % des entreprises québécoises faisaient des projets d'innovation. Aujourd'hui, on est rendus à 70 % », lance fièrement Luc Sirois.

Toutefois, cela ne veut pas dire que le travail est terminé. Selon le Conseil de l'innovation, si le nombre de projets en entreprise a augmenté au Québec depuis 2021, la cadence des investissements en recherche et développement, elle, a ralenti.

Un innovateur en chef doit aider les entreprises à devenir plus innovatrices, explique M. Sirois pour résumer le mandat que lui a confié le gouvernement du Québec en 2020.

Son principal défi : rattraper le retard qui s’est créé par rapport à d'autres régions du monde.

En Europe et en Asie [...], le développement de la recherche s’est fait en accéléré, dit l'innovateur en chef. Au Québec, la vitesse était moins là.

Les entreprises québécoises, porteuses de ballon

S’il a le mandat d’aider les entreprises québécoises à développer leur appétit pour l'innovation, il précise tout de même que ce sont elles qui doivent être les porteuses de ballon.

Le pire ennemi de l’innovation, avertit Luc Sirois, ce sont les compagnies qui s’endorment sur leurs lauriers et qui reportent la conception de nouveaux produits parce que leurs carnets de commandes sont pleins.

Quand les compétiteurs arrivent, ils sont féroces. La compétition [mondiale] est dure quand ils rentrent chez nous. Si tu n’as pas déjà investi, il est trop tard.

Une citation de Luc Sirois, innovateur en chef du Québec

Il souligne surtout que lorsqu'une entreprise innove, c’est toute la société qui en bénéficie. Une compagnie qui investit va devenir plus performante dans sa création de produits ou de services, un processus qui profite à l’économie locale et, ultimement, à l'État québécois.

Une place de choix en intelligence artificielle

Selon l’innovateur en chef, pour conserver une place en innovation à l’échelle mondiale, le Québec doit continuer à miser sur l’intelligence artificielle (IA).

La province est dans le peloton de tête dans ce domaine. Des chercheurs, plusieurs entreprises du secteur et d’importants instituts y sont installés. Cet environnement attire les jeunes pousses (start-up), de plus en plus nombreuses.

Selon Luc Sirois, la place que le Québec est en train de se tailler ne vient pas sans certaines responsabilités, par exemple encadrer l’IA et assurer une protection contre les dérives.

Le potentiel de l'IA

Au début de l’année 2023, Bill Gates, Elon Musk et plusieurs experts ont demandé aux entreprises de suspendre le développement de l’intelligence artificielle pendant six mois afin de laisser le temps aux gouvernements de réfléchir à une meilleure réglementation.

Yoshua Bengio, expert canadien dans le domaine et fondateur de l’institut Mila, avait lui aussi sonné l’alarme à propos du manque d’encadrement de l’IA et de ses effets néfastes sur les démocraties dans un contexte de développement effréné.

Yoshua Bengio dans les studios de Radio-Canada.

Le chercheur Yoshua Bengio met en garde contre les risques que l'intelligence artificielle pose pour la société. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabriel Le Marquand Perreault

Devant une technologie dont les avancées ne se mesurent pas chaque décennie mais plutôt chaque trimestre, Luc Sirois pense que le Québec doit miser sur l’encadrement de l’IA.

On ne peut pas remettre le dentifrice dans le tube : prendre une pause, c'est impossible. Si on veut rester en avant, il ne faut pas se mettre sur la bande puis regarder le train passer. Il faut être ceux qui font les choses avant les autres pour les enseigner au reste du monde.

Une citation de Luc Sirois, innovateur en chef du Québec

En effet, au-delà des risques de dérives, l’intelligence artificielle représente un potentiel que le Québec ne doit pas négliger. C’est le cas en médecine et en éducation, par exemple.

On peut enrichir beaucoup l'apprentissage des jeunes [avec l’IA] pour les aider à apprendre, détecter leur angoisse et leur détresse dans des situations difficiles et créer des environnements plus favorables [à l'apprentissage], ajoute M. Sirois.

Le Conseil de l’innovation du Québec a déposé début février un rapport intitulé Prêt pour l’IA qui esquisse une loi-cadre sur l’intelligence artificielle au Québec.

À Ottawa, une loi sur l’intelligence artificielle et sur les données est à l’étude aux Communes, mais son contenu a fait l’objet de plusieurs critiques d’experts, qui mettent notamment en doute la capacité de l’industrie à s’autoréglementer.

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