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Les pharmacies perdent du terrain

Radio-Canada

Les magasins de marchandises diverses grugent de plus en plus de parts de marché détenues par les pharmacies, selon une étude de Statistique Canada. Pendant ce temps, les grandes pharmaceutiques accumulent les bénéfices nets.

Même si elles dominent toujours le marché de la vente au détail de médicaments, les pharmacies ont vu leur part de marché passer de 84,0 % en 1998 à 76,9 % en 2005, selon une étude de Statistique Canada dévoilée lundi.

Durant cette période, la croissance annuelle moyenne des ventes de médicaments a atteint 13,8 % dans les magasins d'alimentation et de marchandises diverses. C'est plus que le double de la croissance de 6,5 % observée dans les pharmacies au cours de la même période.

En 2005, pour chaque tranche d'achat de 100 $ de médicaments, les consommateurs ont déboursé 14,10 $ dans les magasins d'alimentation, en hausse de 3,80 $ par rapport à 1998. Dans les magasins de marchandises diverses, la hausse est de 3,50 $ par rapport à 1998.

Les ventes de médicaments avec ou sans ordonnance ont connu une période d'essor au Canada au cours de la dernière décennie, atteignant plus de 20 milliards de dollars en 2005. Cette hausse provient, entre autres, de la forte demande d'une population de plus en plus âgée.

L'essor des ventes de médicaments a été accompagné par un phénomène de plus en plus visible dans la vente au détail, soit l'implantation de points de vente pharmaceutiques dans les magasins d'alimentation et de marchandises diverses.

Au Québec, toutes les pharmacies doivent être exploitées par un pharmacien-propriétaire. Par conséquent, contrairement aux autres provinces, le total des ventes des pharmacies québécoises localisées dans un magasin d'alimentation ou un magasin de marchandises diverses est distinct des ventes totales de ce magasin, ce qui permet de mesurer l'accroissement des ventes de ces pharmacies.

L'étude dévoile également qu'aux États-Unis, la demande de médicaments avec ou sans ordonnance a crû à un rythme semblable à celui du Canada. Toutefois, contrairement à ce qui s'est passé au Canada, les pharmacies américaines ont conquis une proportion grandissante du marché des ventes d'articles de santé et de soins personnels pendant que les magasins d'alimentation et de marchandises diverses en perdaient.

Le terme pharmacie comprend les pharmacies, les magasins de cosmétiques, de produits de beauté et de parfums, les magasins de produits optiques et les magasins d'autres produits de santé et de soins personnels.

Les ventes de médicaments font référence aux ventes de médicaments avec ou sans ordonnance, de vitamines, de plantes médicinales et autres suppléments de santé.

Les profits des compagnies continuent de grimper

Selon la plus récente recherche de la Chaire d'études socio-économiques de l'Université du Québec à Montréal, les 10 plus grandes compagnies pharmaceutiques du monde ont dégagé en 2005 un bénéfice net de 64,8 milliards de dollars, comparativement à 30,2 milliards en 1996. Une hausse de 115 % en neuf ans.

Le taux de rendement après impôts sur le capital investi a été de 29 % en moyenne de 1996 à 2005, ont calculé M. Léo-Paul Lauzon, titulaire de la chaire et professeur au département de sciences comptables de l'UQAM, et Marc Hasbani, chercheur à la chaire et étudiant à la maîtrise en économie.

Au cours d'une conférence de presse présentant les résultats de leur recherche, lundi, M. Lauzon a rejeté l'argument des pharmaceutiques voulant qu'elles doivent compenser pour les investissements qu'elles font en recherche et développement. Selon ses calculs, ces 10 entreprises ont investi 313 milliards de dollars en recherche et développement de 1996 à 2005, contre 826 milliards en marketing et administration.

M. Lauzon réclame un contrôle du prix des médicaments par le gouvernement. Il plaide également pour la création d'une société d'État par laquelle le gouvernement prendrait une participation dans les entreprises du secteur pharmaceutique en échange de l'aide financière qu'il leur apporte.

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