Voiture électrique: des millions engloutis, sans résultat
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Selon des informations obtenues par Radio-Canada, Hydro-Québec a porté plainte à la Sûreté du Québec pour des irrégularités dans la gestion du projet, qui accuse un retard de deux ans.
Hydro-Québec fait tout pour ne pas perdre son investissement de plus de 300 millions de dollars dans la pile qu'elle a développée pour le marché des véhicules électriques.
Radio-Canada a appris que la société d'État a même porté plainte à la Sûreté du Québec pour des irrégularités dans la gestion de ce projet.
Les vérificateurs d'Hydro ont aussi découvert des contrats suspects et des dépenses douteuses.
Un projet ambitieux
Hydro-Québec a présenté en 2001 une voiture électrique équipée de la pile lithium-métal-polymère développée par ses chercheurs.
Pour sortir la pile de ses laboratoires, la société d'État a créé Avestor, en partenariat avec la multinationale américaine Kerr-McGee.
L'objectif de cette coentreprise était la commercialisation des voitures électriques dès janvier 2003. Avestor a inauguré une nouvelle usine. Tout semblait parfait, mais...
... tout n'était qu'illusion
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, le procédé de fabrication manquait de rigueur, la technologie utilisée était déficiente et les piles qui ont été présentées en public étaient des prototypes.
Des incendies se sont produits à répétition. Les démissions et les congédiements se sont multipliés.
La mise en marché a été retardée de deux ans et les pertes ont atteint 120 millions de dollars.
En juin 2004, Hydro-Québec a congédié les dirigeants du projet.
Vive le marché des télécommunications!
Depuis novembre, John Wallace, un ancien vice-président de Ford, dirige Avestor.
Selon M. Wallace, l'usine n'arrête pas. Elle livre 600 piles par mois à plusieurs clients américains du secteur des télécommunications.
Pendant ce temps, le véhicule électrique se fait toujours attendre.