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Le oui à 54 %: peu de vagues à Québec

Radio-Canada

Le gouvernement et l'opposition réagissent avec prudence aux résultats d'un sondage Léger Marketing, qui révèle que l'appui à la souveraineté atteint des sommets inégalés en plus de 10 ans au Québec.

Un sondage Léger Marketing-Le Devoir-The Globe and Mail, accordant 54 % d'appui à la souveraineté du Québec, n'a semblé émouvoir ni le gouvernement libéral ni l'opposition péquiste, d'après les réactions recueillies à l'Assemblée nationale.

Pour le ministre délégué aux Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, le résultat du sondage n'est que le reflet temporaire de la grogne vis-à-vis du scandale fédéral des commandites. « La classe politique traverse une mauvaise période, mais la prudence s'impose avant de tirer des conclusions à long terme. »

Le ministre du Développement économique, Claude Béchard, interprète le sondage comme un avertissement spontané au gouvernement fédéral pour faire le ménage dans ses pratiques. « L'appui à la souveraineté est autour de 35-40 % depuis des années, a renchéri M. Béchard, alors je pense que c'est momentané. »

Quant au premier ministre Jean Charest, il n'a pas répondu aux questions des journalistes au sujet du sondage.

Les péquistes prudents

Du côté du Parti québécois, la députée de Rosemont, Rita Dionne-Marsolais, considère les chiffres obtenus lors de ce sondage comme l'aboutissement « flamboyant » d'une lente évolution, construite sur plusieurs mois, et non comme une poussée soudaine de la fièvre souverainiste.

« Les Québécois évoluent, a expliqué Mme Dionne-Marsolais. Ce que les Québécois disent avec ce sondage, c'est que notre avenir, nous le prenons en main et nous l'assumons. »

Même son de cloche du côté du président du Conseil de la souveraineté, Gérald Larose, qui évoque une « construction patiente [...] alimentée par le dysfonctionnement de ce pays ». Selon lui, l'opinion des Québécois se transforme. « Le peuple québécois grandit en maturité et, effectivement, se rend compte que son avenir n'est pas dans la soumission à ces coups fourrés », juge l'ancien président de la CSN.

Enfin, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, répète que les Québécois doivent faire la souveraineté par choix, et jamais par dépit.

Le oui obtiendrait 54 %

Le sondage montre que l'appui des Québécois à la souveraineté atteint son plus haut niveau depuis le dernier référendum. De plus, 49 % des Québécois souhaitent la tenue d'un troisième référendum, contre 46 % qui s'y opposent.

Signe d'un climat politique jamais vu depuis l'échec de l'accord du lac Meech, en 1990, 49 % des Québécois croient que le Québec deviendra un jour un État souverain, contre 41 % qui ne partagent pas cette vision.

Les souverainistes sont cependant toujours aux prises avec les mêmes contradictions: 56 % d'entre eux préféreraient que la province continue de faire partie du Canada, contre 40 % qui rejettent totalement le fédéralisme.

Comment expliquer ce soudain sursaut souverainiste? L'enquête révèle que 76 % des Québécois estiment avoir été trahis par Jean Chrétien et le Parti libéral du Canada à la suite du scrutin de 1995. Près des deux tiers des fédéralistes (65 %) partagent ce sentiment, tout comme 55 % des électeurs d'allégeance libérale.

En outre, 13 % des fédéralistes se rallieraient même à la cause du oui si un référendum avait lieu maintenant.

Un Bloc solide

Par ailleurs, le Bloc québécois consolide son avance en tête des intentions de vote au Québec, pour les prochaines élections fédérales. Selon le sondage, les bloquistes obtiennent 53 % des intentions de vote, contre 22 % pour le Parti libéral, 12 % pour le Parti conservateur et 10 % pour le Nouveau Parti démocratique.

Le sondage Léger Marketing-Le Devoir-The Globe and Mail a été réalisé du 20 au 24 avril dernier auprès de 1008 répondants du Québec. Sa marge d'erreur maximale est de plus ou moins 3,1 %, 19 fois sur 20.

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