Les religieuses demandent des comptes à Wal-Mart

Après leur opposition au projet de centrale thermique du Suroît, les religieuses de 27 communautés du Québec réclament des explications sur l'attitude de la multinationale face à la syndicalisation de ses employés.

Des communautés religieuses du Québec se joignent à la croisade de leurs collègues américaines contre les pratiques sociales de la compagnie Wal-Mart, dont ils sont actionnaires.

Les soeurs de 27 communautés religieuses du Québec et des Fonds éthiques ont expédié une lettre au patron de Wal-Mart, Lee Scott, demandant des éclaircissements sur sa position face à la syndicalisation.

« L'attitude de la compagnie Wal-Mart face à ses employés suscite plusieurs questions éthiques », a déclaré la porte-parole du Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE), soeur Esther Champagne, lundi matin, au Réseau de l'information. « Leur façon de réagir face au projet de syndicalisation du magasin de Jonquière nous témoigne un peu de leur hostilité par rapport aux droits des travailleurs. »

Les religieuses s'inquiètent de la définition de ce qui est équitable, en matière de relations de travail, pour Wal-Mart. « Ce n'est vraiment pas une manière de protéger les travailleurs et la population », poursuit Mme Champagne.

Les religieuses demandent à la compagnie de Bentonville, en Arkansas, de respecter les juridictions des pays où elle opère des succursales.

Une question de saine gestion

« La vigilance face à l'attitude de Wal-Mart que l'on développe n'est pas seulement pour les consommateurs, c'est aussi pour les actionnaires », poursuit Mme Champagne.

Cette dernière précise qu'un volet de leur intervention est intéressée.

Elles craignent que l'attitude de Wal-Mart et le nombre élevé de plaintes n'entraînent des représailles de la population.

Le RRSE n'en n'est pas à ses premières armes, il s'était également opposé au projet de centrale thermique du Suroît d'Hydro-Québec l'an dernier. Le projet a finalement été abandonné.