Les employés de Bombardier manifestent

Les 1100 employés de l'usine de La Pocatière s'inquiètent des intentions de la direction de Bombardier de muter une partie de la production de l'usine vers le Mexique à compter de 2007.

Plus de 400 résidents de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, ont répondu, lundi matin, à l'invitation de la CSN en se joignant à la manifestation des travailleurs devant l'usine de Bombardier.

Les 1100 employés s'inquiètent des intentions de l'entreprise de muter une partie de sa production au Mexique à compter de 2007.

Ce projet envisagé par la direction, comme l'a confirmé récemment le président de Bombardier Transport, André Navarri, pourrait entraîner la perte de 300 emplois à l'usine de La Pocatière.

Le président du syndicat, Gilles Ouellet, souligne que la productivité de l'usine de La Pocatière a permis à la compagnie de traverser des crises financières majeures, notamment dans les années 70.

« Si Bombardier s'est fait connaître dans le monde, c'est grâce à notre usine, qui a réalisé le contrat du métro de New York, a renchéri une porte-parole du syndicat. C'était un grand défi qui a été relevé avec brio. La compagnie ne serait pas ce qu'elle est sans l'apport et l'expertise des gens d'ici. Nous ne laisserons pas partir Bombardier, ni en bloc, ni en sections. »

Les syndiqués misent notamment beaucoup sur l'obtention du contrat de renouvellement de la flotte de wagons du métro de Montréal.

Une décision qui pourrait être revue?

Les employés croient que le salut de l'usine, construite dans les années 60, repose sur la modernisation des équipements. Le syndicat estime à 15 millions le coût d'une telle modernisation.

Mais l'objectif est de décrocher des contrats, rétorque une porte-parole de Bombardier, et non seulement de moderniser les équipements.

« Pour décrocher des contrats, nous devons réduire nos coûts, ajoute-elle. Si ça veut dire qu'une partie de la production doit être déménagée au Mexique, ce sera aussi considéré. »

La porte-parole patronale a ajouté que la manifestation ne changerait rien aux plans prévus: les dirigeants attendent toujours une date pour rencontrer les fonctionnaires fédéraux afin d'être informés de l'accès aux programmes d'aide pour développer de nouvelles technologies.

Des négociations ont par ailleurs été entreprises entre Québec et Bombardier.

La manifestation n'a pas perturbé le fonctionnement de l'usine, puisque la direction avait déjà décidé de suspendre la production à La Pocatière pour la journée, en raison d'un surplus d'inventaire.

La CSN prévoit d'autres manifestations encore plus importantes si la direction de la compagnie ne revoit pas sa décision.