Obésité chez les jeunes: Québec pressé d'agir

Le comité québécois sur la prévention en santé recommande plusieurs mesures au gouvernement Charest, dont la fin de la malbouffe dans les écoles. Le ministre de la Santé se montre réceptif.

Le comité de travail formé par Québec sur la prévention en santé incite le gouvernement Charest à agir rapidement pour contrer l'obésité et la sédentarité chez les jeunes. Les experts anticipent de sérieux problèmes chez ces jeunes lorsqu'ils seront adultes.

Dans son rapport final, le comité de 12 membres, présidé par le maire de Sherbrooke, Jean Perrault, fait une série de recommandations pour promouvoir la saine alimentation et l'activité physique chez les jeunes.

Le comité propose notamment d'élaborer une stratégie nationale de lutte contre l'obésité, assortie d'une politique sur l'alimentation dans les écoles et les garderies. Il suggère aussi de restreindre l'installation de chaînes de restauration rapide près des écoles.

Il suggère enfin d'encourager les jeunes à faire de l'activité physique en rendant plus accessibles les infrastructures sportives. Le rapport souligne qu'un jeune Québécois sur quatre présente un surplus de poids.

Québec pourrait bannir la malbouffe des écoles

Réagissant au rapport, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a déclaré qu'il évaluera la pertinence de bannir totalement la malbouffe des écoles, en vue de s'attaquer au problème de l'obésité chez les jeunes.

L'idée d'interdire poutines, hot-dogs et autres éléments du genre dans les cafétérias des écoles peut paraître séduisante, à première vue, mais il importe d'inscrire ce projet « dans une action plus globale », selon le ministre.

Par exemple, il faudra s'assurer que les jeunes auront accès à des aliments bons pour la santé. Il a indiqué qu'il aborderait la question avec son collègue de l'Éducation et des Sports, Jean-Marc Fournier.

Selon M. Couillard, 70 % des hospitalisations sont reliées à trois facteurs: le manque d'activité physique, le tabac ou les mauvaises habitudes alimentaires. « Les efforts de prévention sont essentiels », a-t-il dit.

André Chagnon prêt à engager 400 millions

En parallèle, la fondation de l'ancien président de Vidéotron, André Chagnon, se dit prête à investir 400 millions de dollars dans lutte contre l'obésité chez les jeunes, à condition que Québec verse la même somme.

Membre du comité sur la prévention en santé, M. Chagnon veut promouvoir la saine alimentation et l'activité chez les jeunes. Il souhaite établir un partenariat de 10 ans entre la Fondation Lucie et André Chagnon et le gouvernement du Québec.

M. Couillard s'est montré réceptif à la demande de M. Chagnon, mais ne s'est pas engagé à y répondre favorablement. Le gouvernement Charest claironne depuis plusieurs mois que ses marges de manoeuvre financières sont très serrées.

Le ministre de la Santé rappelle que Québec investit déjà 19 millions cette année dans la prévention et la promotion de saines habitudes alimentaires.

Par le passé, la Fondation Lucie et André Chagnon a déjà versé 10 millions à l'Université Laval pour la mise sur pied d'un centre de recherche sur la prévention de l'obésité.

Il y a quelques semaines, une étude publiée par Statistique Canada démontrait que les problèmes de poids ont considérablement augmenté au pays depuis 25 ans. En 2004, le quart des jeunes Canadiens de 2 à 17 ans faisaient de l'embonpoint.