Les OGM bannis pour cinq ans
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une large majorité de Suisses approuve l'interdiction de l'utilisation des organismes génétiquement modifiés dans l'agriculture, selon les résultats officiels du référendum national.
À la suite d'un référendum, les Suisses rejettent l'utilisation des organismes génétiquement modifiés. L'initiative de ce plébiscite émanait des écologistes, de groupes de gauche, d'associations d'agriculteurs et de consommateurs, qui estiment que les lois suisses actuelles sur les OGM sont insuffisantes.
L'entrée en vigueur du moratoire nécessitait non seulement l'approbation de la majorité des électeurs au niveau national, mais aussi dans une majorité des 23 cantons de la confédération.
Selon le décompte des voix, 55,7 % des votants au niveau national ont approuvé le moratoire, alors que 44,3 % se sont prononcés contre. Le texte du référendum a aussi été plébiscité par l'ensemble des cantons suisses.
La loi actuellement en vigueur interdit l'utilisation d'OGM pour les animaux de ferme et prévoit un long processus de tests avant autorisation pour l'emploi des plantes génétiquement modifiées.
« Nous prenons acte de cette volonté d'avoir une agriculture proche de la population, une agriculture plus éloignée des produits de masse. C'est un créneau sur lequel nous nous engageons aussi dans le cadre de l'OMC - est-ce que nous pourrons le faire avec succès, cela reste à démontrer », a déclaré le ministre de l'Économie.
« La population ne veut pas d'OGM dans ses assiettes, donc nous n'en voulons pas dans nos champs », a déclaré Luc Barthassat, député du parti chrétien-démocrate.
Vif débat
L'abolition des OGM a soulevé un grand débat au pays. Pour l'Union suisse des paysans, favorable à l'initiative, il est nécessaire d'attendre des résultats scientifiquement étayés pour autoriser ou non la culture des OGM, à la fin du moratoire de cinq années.
Un comité paysan, qui était opposé à l'initiative, a qualifié le débat de « guerre de tranchées idéologique qui provoque un blocage » quant à l'utilisation des OGM.
Les opposants à ce moratoire estiment également que les nouvelles restrictions porteraient préjudice au climat de recherche, tandis que les rivaux comme les États-Unis, l'Inde ou la Chine poursuivraient leurs recherches.
Pour l'instant, aucune demande d'utilisation d'OGM n'a été déposée en Suisse.
Par ailleurs, au cours du même vote référendaire, les électeurs suisses se sont prononcés en faveur de l'ouverture des magasins le dimanche dans les aéroports et les gares du pays.