Québec et Ottawa se querellent sur la place publique
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que les délégués de 189 pays discutent à Montréal de la direction à suivre après l'accord de Kyoto, les ministres de l'Environnement canadiens ne s'entendent pas sur l'application du Protocole.
La 11e conférence de l'ONU sur les changements climatiques bat son plein dans la métropole québécoise pour déterminer la direction environnementale à suivre après l'accord de Kyoto.
Cependant, les ministres canadien et québécois de l'Environnement ne parviennent toujours pas à s'entendre sur l'application du Protocole.
Le ministre québécois Thomas Mulcair refuse de signer une entente qui semblait pourtant conclue vendredi. « Je ne vais pas signer quelque chose qui ne respecte pas les objectifs et les priorités du Québec juste pour le plaisir de rencontrer une date de la conférence des Nations unies peu importe son importance », avance M. Mulcair.
Ottawa souhaitait pouvoir soumettre des projets ou permettre à des municipalités de le faire, financés à même les 328 millions de dollars contenus dans l'entente. Mais, Québec refuse d'inclure une telle clause même si d'intenses discussions se poursuivent.
Quant à son homologue fédéral, Stéphane Dion, il invite M. Mulcair à accepter Ottawa comme un partenaire en environnement, un champ de compétences partagées. « Il suffit que le Québec nous accepte comme un partenaire de plain-pied, et on va être le meilleur des partenaires », soutient M. Dion.
Des joueurs importants sur la touche
Pendant ce temps, quelque 10 000 délégués de 189 pays tentent de s'entendre sur l'après-Kyoto, dont le protocole arrive à échéance en 2012. Il avait fallu 10 ans d'efforts pour obtenir l'accord de 1997, à Kyoto. Quelque 158 pays se sont engagés à réduire de 5 %, d'ici 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à leur niveau de 1990.
Mais les États-Unis, dont les émissions représentent le quart du total des gaz à effet de serre (GES) répandus dans l'air de la planète, ne l'ont jamais ratifié pour éviter de ralentir leur économie. L'Inde et la Chine, deux importants pays pollueurs, ne sont également pas tenus de répondre aux exigences de Kyoto puisqu'ils sont en développement.
L'UE à la rescousse
L'Union européenne semble de son côté respecter son calendrier de l'application de Kyoto. Ses émissions de GES ont diminué de 1,4 % en 2003, un premier pas vers son objectif de réduire sa pollution atmosphérique de 8 % d'ici 2012.
En France, le respect de Kyoto passe en grande partie par la controversée filière nucléaire, mais il faudra diversifier les réductions, selon le climatologue Jean Jouzelle. « Le nucléaire fait partie de la solution, mais il faudra aussi réduire les émissions du transport, pétrole... l'agriculture... » M. Jouzelle croit que c'est à Montréal que pourrait se régler le sort de l'après-Kyoto.