Les États-Unis font bande à part
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
A Montréal, au lendemain de l'ouverture de la conférence des Nations unies sur les suites du protocole de Kyoto, les États-Unis réitèrent leur opposition à tout accord international.
Les États-Unis n'auront pas attendu longtemps pour s'exclure de toutes les initiatives internationales de lutte contre le réchauffement de la planète, à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.
Mardi, à Montréal, au lendemain de l'ouverture de la rencontre, ils ont rejeté toute participation aux discussions sur les suites à donner au protocole de Kyoto. Celui-ci vise principalement à réduire les émissions de gaz à effet de serre et arrive à échéance en 2012. L'après-Kyoto est le sujet principal de la conférence.
« Les États-Unis sont opposés à toutes ces discussions » a répété le chef de la délégation américaine, Harlan Watson.
Il a précisé que les Américains ne voulaient pas d'une approche comprenant des « objectifs » et un « calendrier » pour réduire les émissions des gaz à effet de serre.
Selon lui, Washington s'est doté en 2002 d'une politique pour réduire celles-ci de 18 %, « sans avoir d'impact dévastateur sur l'économie américaine ».
Les États-Unis, responsables du quart des émissions, mais qui comptent à peine de 5 % de la population mondiale, n'ont jamais ratifié le traité initial.
Indignation chez les environnementalistes
Cette position provoque la colère des mouvements environnementalistes. « Il s'agit d'une position irresponsable, qui est erronée d'un point de vue scientifique. Les preuves d'un changement climatique s'accumulent littéralement chaque semaine » indique le directeur des politiques sur les changements climatiques chez Greenpeace, Bill Hare.
Le directeur de Greenpeace Québec, Steven Guilbeault, invite le président de la conférence, le ministre canadien de l'Environnement, Stéphane Dion, à « laisser les Américains de côté » pour assurer le « succès de la rencontre de Montréal ».
Par ailleurs, M. Guilbeault s'est dit rassuré que l'intérêt pour l'environnement évolue dans la société américaine. Il cite deux résolutions adoptées par le Sénat cette année, invitant le gouvernement à reprendre les négociations sur le protocole de Kyoto.
Pour sa part, Stéphane Dion estime qu'« il y a beaucoup de choses à faire avec les États-Unis, qui sont des champions en technologies environnementales ». Il pense notamment à impliquer plus largement les scientifiques américains qui le désirent dans des projets environnementaux, à défaut de l'administration Bush.
La Conférence de l'ONU sur les changements climatiques réunit actuellement plus de 10 000 délégués de plus de 180 pays dans la métropole québécoise. Elle prend fin le 9 décembre.