Défaite pour l'administration Bush
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Malgré l'opposition très ferme de Washington, la Cour suprême américaine confirme la validité d'une loi autorisant les médecins de l'Oregon à aider les patients en phase terminale à se suicider.
L'administration Bush a subi une autre cuisante défaite, mardi, avec la validation par le plus haut tribunal du pays d'une loi autorisant le suicide médicalement assisté dans l'État de l'Oregon.
Avec une majorité de six voix contre trois, les magistrats de la Cour suprême des États-Unis ont estimé que Washington ne peut interdire aux médecins de l'Oregon d'aider des patients en phase terminale à se suicider.
Depuis 2001, l'administration Bush, aidée par des groupes religieux, tente de s'opposer à la loi intitulée « Mourir avec dignité » et qui, depuis 1997, a permis à plus de 200 malades en phase terminale de mettre un terme à leurs souffrances.
Le procureur général de l'époque, John Ashcroft, avait d'ailleurs menacé de poursuite les médecins qui accepteraient d'aider un patient à se suicider en lui prescrivant une surdose de médicament.
La Cour suprême statue maintenant que le procureur Ashcroft a erré en se dotant d'une autorité qui dépassait de loin son expertise et que Washington ne peut réglementer unilatéralement des pratiques médicales qui relèvent des États.
La loi « Mourir avec dignité », la seule du genre aux États-Unis, encadre strictement la pratique de l'euthanasie en exigeant, entre autres, que deux médecins concluent que l'espérance de vie du patient est inférieure à six mois, que sa maladie est incurable, qu'il a demandé à se prévaloir de la loi et que son choix est tout à fait éclairé.
L'an dernier, l'administration Bush avait subi un autre revers dans sa croisade pour la « culture de la vie », en ne pouvant bloquer légalement l'euthanasie très médiatisée de Terry Schiavo en Floride.