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Onde de choc internationale

Radio-Canada

Le résultat des élections de mercredi inquiète les capitales occidentales, qui conditionnent tout dialogue avec le mouvement islamiste radical au rejet de la violence et à la reconnaissance d'Israël.

Plusieurs capitales dans le monde ont exprimé leur inquiétude, jeudi, devant la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes de mercredi, où il a remporté 76 des 132 sièges du Parlement.

Leur préoccupation est grande, en dépit de l'appel du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui insiste sur le fait qu'un règlement avec Israël doit passer par la négociation.

Les pays occidentaux ont unanimement estimé que tout dialogue avec le mouvement islamiste radical était conditionné par son rejet de la violence et par sa reconnaissance du droit à l'existence d'Israël.

Commentant la victoire du Hamas, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a déclaré jeudi que tout groupe souhaitant participer au processus démocratique devrait déposer les armes. La Commission européenne a aussi affirmé qu'elle était prête à coopérer avec tout gouvernement palestinien prêt à travailler avec des moyens pacifiques.

Le même message a été exprimé par la France, la Grande-Bretagne, la Russie, l'Italie et le Canada, qui ont exhorté le Hamas à abandonner le terrorisme.

À Ottawa, interrogé sur la reconnaissance d'un gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, le premier ministre désigné, Stephen Harper, s'est limité à déclarer: « Nous avons toujours soutenu la sécurité d'Israël et une Palestine démocratique ». Il rappelle qu'une nation démocratique doit renoncer à toute forme de terrorisme.

Un mélange de prudence et de fermeté

Les États-Unis ont réaffirmé leur opposition au groupe islamiste, tout en se disant convaincus que les Palestiniens voulaient toujours la paix. « Si vous avez la destruction d'Israël dans votre programme, vous n'êtes pas un partenaire pour la paix », a déclaré le président américain.

George W. Bush a en outre affirmé que le résultat des élections constituait « un signal d'alerte » aux dirigeants palestiniens: « À l'évidence, les gens n'étaient pas satisfaits du statu quo. Les élections devraient ouvrir les yeux de la vieille garde dans les territoires palestiniens ».

Cependant, à l'instar de la secrétaire d'État Condoleezza Rice, M. Bush a exprimé le souhait que le président palestinien Mahmoud Abbas reste au pouvoir.

Les États-Unis et l'Union européenne, les deux plus importants donateurs de l'Autorité palestinienne, ont placé le Hamas sur leur liste d'organisations terroristes. Ils réclament également le désarmement du mouvement, qui est responsable d'une soixantaine d'attentats-suicides depuis le début de la seconde Intifada, en 2000.

« Les pays de la région et la communauté internationale doivent respecter le choix de notre peuple, qui est le résultat de la démocratie », avait plus tôt déclaré Ismaïl Haniyeh, chef de la liste du Hamas aux élections. M. Haniyeh avait également appelé les États-Unis à respecter le résultat des urnes et la volonté du peuple palestinien.

Nétanyahou hausse le ton

En Israël, le chef du parti de droite Likoud, Benyamin Nétanyahou, a pour sa part réclamé des sanctions économiques envers les Palestiniens. En entrevue à la télévision de la BBC, l'ancien premier ministre israélien a qualifié le Hamas de régime illégitime.

Sur le réseau américain Fox, il a ajouté que la victoire du mouvement islamiste démontrait, selon lui, l'échec du retrait israélien de la bande de Gaza. Il estime que ce retrait a été interprété comme une faiblesse d'Israël, que le Hamas tente d'exploiter. À son avis, les retraits israéliens de certains territoires devaient s'arrêter.

Réactions partagées dans le monde arabe

Sans surprise, Téhéran a salué sans réserve la victoire du Hamas, qu'il interprète comme la préférence des Palestiniens pour la « poursuite de la résistance » à l'occupation israélienne. L'enthousiasme était également partagé par divers mouvements islamistes, dont les Frères musulmans d'Égypte qui saluent la victoire de « la voie de l'Islam. »

Plus réservée, la Jordanie, a appelé Israël et les Palestiniens à poursuivre coûte que coût les négociations de paix en vue d'en arriver à la création d'un État palestinien, seule porte de sortie possible hors de la violence.

De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a appelé le monde occidental à juger sur pièce le Hamas, invitant le mouvement radical à passer au plus vite à la négociation. Le président Abdelaziz Bouteflika a pour sa part salué ces élections comme étant « un pas important franchi par le peuple palestinien » sur la voie du recouvrement de « ses droits légitimes. »

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