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La confusion règne

Radio-Canada

Depuis 6 heures ce matin, près de 3,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour se choisir un nouveau président parmi les 33 candidats en lice et renouveler la composition de leur Parlement.

Les autorités haïtiennes ont été débordées par l'ampleur de la participation aux élections présidentielles et législatives du pays, mardi, et quatre personnes ont été tuées. La désorganisation des bureaux de scrutin par lesquels devaient passer 3,5 millions d'Haïtiens a entraîné chaos et bousculades.

Un homme âgé est mort asphyxié dans un mouvement de foule à Pétionville et un autre est mort d'une crise cardiaque. Un policier et un citoyen ont également été tués par balle dans des affrontements aux abords d'un bureau de scrutin dans le nord-ouest du pays. Les événements ont aussi fait quatre blessés.

Les électeurs se rendent voter en masse, et d'importants retards dans l'ouverture des bureaux de scrutin ont provoqué des bousculades. Des bureaux de scrutin ont été pris d'assaut par des électeurs impatients à Port-au-Prince. Ces derniers ont poussé des barrières de sécurité pour pénétrer à l'intérieur des bureaux.

Des milliers de gens ont attendu en file l'ouverture de l'un des plus importants bureaux de scrutin. À l'intérieur, des gens s'affairaient à assembler des boîtes de scrutin et d'autres lisaient le manuel du scrutateur alors que les bureaux de scrutin étaient officiellement ouverts depuis plus de trois heures.

Les bureaux de scrutin doivent fermer leurs portes à 16 h, mais les autorités pourraient prolonger les heures d'ouverture pour permettre à tous les électeurs d'exercer leur droit de vote. L'ampleur de la participation des électeurs a pris les autorités par surprise puisque la plupart des observateurs craignaient qu'une bonne partie de la population ne reste à la maison de crainte pour sa sécurité.

Une première depuis le départ d'Aristide

Les 3,5 millions d'électeurs sont appelés à se choisir un nouveau président parmi les 33 candidats en lice et à renouveler la composition de leur Parlement. Il s'agit des premières élections depuis le départ en exil de Jean-Bertrand Aristide en février 2004.

Près de 10 000 Casques bleus et policiers internationaux assurent la sécurité du scrutin. Plus de 200 observateurs internationaux ont aussi été déployés un peu partout dans le pays.

Les résultats ne sont pas attendus avant trois jours. Le favori est l'ex-président René Préval, un proche de Jean-Bertrand Aristide. Il trouve son appui populaire auprès des sympathisants de ce dernier, nombreux dans les bidonvilles. M. Préval, qui a été président de 1996 à 2001, a plusieurs fois pris ses distances de l'ancien prêtre populiste, mais n'entend pas s'opposer à son retour.

Ses principaux adversaires sont ceux-là mêmes qui ont mené la rébellion qui a poussé Aristide à l'exil, en février 2004. Les milieux d'affaires, qui ont joué un rôle clé lors du putsch, opposent à René Préval l'homme d'affaire Charles-Henri Baker, classé second dans la course à la présidence, selon un sondage de l'institut CID-Gallup Latin America. On retrouve aussi dans la course Guy Philippe, un ancien chef de police qui avait pris la tête d'une des multiples branches de la rébellion anti-Aristide.

Le gouvernement intérimaire de Gérard Latortue a renouvelé en fin de semaine son appel à un déroulement pacifique des élections, alors que l'on s'accusait de part et d'autre de préparer des coups d'éclat sanglants pour faire déraper le processus. L'élection présidentielle a déjà été reportée à quatre reprises.

La violence, tant politique que criminelle, est monnaie courante en Haïti. Au cours de l'an dernier, des centaines de personnes ont été tuées et près de 2000 ont été enlevées par des bandes en quête de rançons, principalement à Port-au-Prince. La situation dans la capitale, où les bandes criminalisées contrôlent des quartiers entiers, ne reflète pourtant pas celle de la campagne, dans laquelle la sécurité n'est pas l'enjeu dominant.

Dans ce pays de 8,3 millions d'habitants, le chômage touche environ 80 % de la population active. Le salaire moyen est d'à peine 1 $ par jour.

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