Le gouvernement veut négocier
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre de Villepin propose aux dirigeants syndicaux et patronaux une rencontre pour résoudre la crise du Contrat de première embauche. Entre-temps, les manifestations des étudiants se poursuivent.
En France, le premier ministre Dominique de Villepin a proposé, jeudi, aux dirigeants syndicaux une rencontre pour discuter des moyens de résoudre la crise sociale ouverte avec son projet de Contrat de première embauche (CPE).
Dans sa lettre d'invitation aux syndicats, il a indiqué qu'il était disposé à discuter de tout, « sans a priori ». Critiqué pour l'absence de dialogue avant l'adoption du texte au Parlement, M. de Villepin tente ainsi une nouvelle approche pour sortir de l'impasse à l'origine d'un bras de fer entre les partenaires sociaux et le gouvernement.
M. Villepin se propose d'en faire autant avec les dirigeants des organisations patronales, qu'il devrait rencontrer vendredi ou lundi, selon une source patronale.
Le ministre de l'Éducation nationale, Gilles de Robien, a pour sa part invité les organisations étudiantes à le rencontrer vendredi.
Jusqu'ici, le premier ministre Villepin a exclu de retirer le projet de CPE et en a fait un élément-clé de son programme de lutte contre le chômage des jeunes. Pour ses opposants, le CPE aggrave la précarité.
Les syndicats ont appelé leurs membres à une journée nationale d'action, mardi prochain, et laissent planer la possibilité de grèves qui pourraient paralyser le pays.
Les manifestations se poursuivent
Entre-temps, la mobilisation des étudiants se poursuit partout au pays. Des dizaines de milliers d'entre eux ont de nouveau manifesté, jeudi, ce qui a donné lieu à de violents heurts à Paris.
La police antiémeute, massivement déployée pour l'occasion, a arrêté 420 personnes, dont 160 à Paris. C'est le bilan total des interpellations le plus élevé depuis le début des manifestations contre le CPE.
Au total, au moins 60 personnes ont été blessées, dont 27 membres des forces de sécurité. Un manifestant de 21 ans a été grièvement blessé à la tête.
Adopté par le gouvernement français le 9 mars dernier, le CPE permet aux employeurs de se départir d'un travailleur de moins de 26 ans pendant ses deux premières années de service, sans avoir à justifier leur geste.