Lourdes pertes israéliennes à Bint Jbeil

De violents affrontements pour le contrôle du village frontalier de Bint Jbeil opposent l'armée israélienne et les miliciens du Hezbollah. Au moins neuf militaires israéliens sont tués dans divers combats.

Combattants du Hezbollah et soldats israéliens se sont affrontés, mercredi, en périphérie du village frontalier de Bint Jbeil, considéré par plusieurs comme l'un de principaux bastions du Hezbollah au Liban-Sud.

L'État hébreu a confirmé que 8 de ses militaires ont été tués et 22, blessés lors des violents combats de mercredi. Selon le général israélien Udi Adam, les militaires auraient été « pris dans une embuscade par des dizaines de combattants du Hezbollah ».

Le général Adam ajoute qu'en dépit de ces pertes, l'armée israélienne a « détruit des infrastructures diverses, des postes de communication et saisi d'importants matériels du point de vue du renseignement ».

Par ailleurs, l'État hébreu a essuyé la perte d'un neuvième militaire, mercredi, un officier tué par le tir d'une roquette antichar à Maroun al-Ras.

Mardi, l'aviation israélienne avait mis fin à une accalmie de 24 heures en reprenant ses bombardements sur Beyrouth. La télévision libanaise a montré un énorme nuage de fumée noire qui s'élevait au-dessus de la banlieue sud de la capitale, fief du Hezbollah.

Dans l'est du pays, l'artillerie a pilonné le secteur de Khiam, où quatre observateurs de l'ONU ont été tués. Un civil a été tué dans un raid mené sur la région de Baalbeck.

Les services secrets israéliens estiment que les combattants du Hezbollah sont terrés dans un réseau de tunnels et de tranchées autour des villages chiites du Liban-Sud.

Pluie de roquettes sur Israël

Toutefois, l'offensive israélienne n'a toujours pas permis de faire cesser les tirs du Hezbollah sur Israël, où au moins 70 roquettes sont encore tombées.

Une Arabe israélienne de 15 ans a été tuée, mardi, à Maghar, et 23 personnes ont été blessées. Les villes de Haïfa, de Nahariya, de Tiberias et de Safed ont notamment été touchées.

Par ailleurs, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait une apparition sur Al-Manar, la télévision du parti chiite, pour annoncer que ses combattants allaient tirer des roquettes « au-delà » de Haïfa.

Il a également annoncé le lancement d'une « guérilla » contre les troupes israéliennes entrées en territoire libanais.

Depuis le début de l'offensive israélienne au Liban, le 12 juillet, au moins 401 personnes, dont 337 civils, ont été tuées en territoire libanais. En Israël, le bilan fait état d'au moins 42 morts, dont 18 civils.

Zone de sécurité au Liban-Sud

Le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a indiqué mardi que son pays maintiendrait une zone de sécurité au Liban-Sud jusqu'à l'arrivée d'une force internationale ou jusqu'à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu repoussant le Hezbollah hors du secteur frontalier.

M. Peretz n'a pas précisé si les forces israéliennes resteraient sur le terrain ou feraient respecter cette zone de sécurité par l'artillerie et l'aviation.

En mai 2000, l'État hébreu s'est retiré unilatéralement d'une zone de sécurité au Liban-Sud, dont la profondeur allait jusqu'à 18 km. Les attaques meurtrières du Hezbollah contre cette zone fortifiée avaient été déterminantes dans le retrait israélien.