Feu vert tacite à la guerre
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un haut responsable du gouvernement israélien estime que l'échec de la conférence de Rome donne à l'État hébreu la permission d'aller de l'avant dans son offensive au Liban, ce que contredit l'Union européenne.
La conférence internationale pour le Liban, qui s'est tenue à Rome mercredi, qualifiée de véritable échec par la plupart des grands quotidiens internationaux, pourrait bien donner une nouvelle impulsion à l'offensive israélienne.
En effet, pendant que le cabinet israélien de sécurité décidait, jeudi, d'intensifier les bombardements contre des bastions du Hezbollah, le ministre israélien de la Justice, Haïm Ramon, considéré comme un proche du premier ministre Olmert, parlait d'un véritable feu vert donné à son pays pour poursuivre l'offensive.
Selon le ministre Ramon, Israël a eu à Rome « la permission du monde, la moitié en grinçant des dents, l'autre moitié en donnant sa bénédiction, à poursuivre notre opération, cette guerre, jusqu'à ce que le Hezbollah disparaisse du Liban ou qu'il soit désarmé. »
Les participants à la conférence de Rome n'ont effectivement pu s'entendre sur une demande de cessez-le-feu immédiat, ne prenant aucune décision concrète.
« Vision totalement fausse »
Par la voix du ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, l'Union européenne a affirmé qu'Israël avait mal interprété les résultats de la conférence de Rome. Selon M. Tuomioja, la vision israélienne selon laquelle l'État hébreu a la permission de continuer son offensive est « totalement fausse ». Il a ajouté que les hostilités devaient cesser immédiatement dans la région.
De son côté, le président du Conseil italien, Romano Prodi, qui coprésidait la conférence, a indiqué que la position exprimée par celle-ci « ne peut pas être interprétée comme une autorisation » pour les Israéliens à poursuivre les hostilités.
Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a qualifié pour sa part l'interprétation israélienne des résultats de la conférence de « gros malentendu ».
Consensus impossible
Pour la presse internationale, il ne fait pas de doute que la présence à la conférence de la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, alliée indéfectible d'Israël, a fait dérailler tout consensus possible.
Résumant l'impasse, le quotidien britannique conservateur Daily Telegraph estime que « l'impuissance diplomatique n'aura jamais été aussi évidente ».