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Un scrutin historique

Radio-Canada

Les Congolais élisent leur président et leurs 500 députés à l'issue d'une campagne électorale empreinte de tension. Les premières élections libres à avoir lieu depuis une quarantaine d'années se sont déroulées dans le calme.

La République démocratique du Congo (RDC) connaissait, dimanche, ses premières élections libres et démocratiques depuis une quarantaine d'années.

Environ 25,6 millions d'électeurs de l'ex-Zaïre étaient appelés aux urnes pour élire un président et les 500 députés du Parlement.

Selon les observateurs, les Congolais ont massivement participé au scrutin. Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), l'abbé Apollinaire Malu Malu, avait toutefois annoncé que les opérations de votes reprendraient lundi dans les Kasaï oriental et occidental, où une cinquantaine de bureaux de vote ont été saccagés.

Le président de la CEI a souligné qu'en dépit de quelques incidents isolés, le vote s'était déroulé dans le calme dans les quelque 50 000 bureaux de vote mis sur pied dans l'ensemble du pays. Trois personnes ont été blessées alors qu'elles se rendaient voter dans le centre du pays. Deux d'entre elles ont été brûlées par des cocktails Molotov, l'autre a été frappée à coups de barre de fer.

Les résultats du premier tour de la présidentielle devraient être connus d'ici trois semaines. Ceux des législatives seront communiqués au fur et à mesure dans les circonscriptions.

Le second tour éventuel de l'élection présidentielle a été fixé au 29 octobre, a annoncé le président de la CEI. Le nouveau président de la RDC entrera en fonction soit le 10 septembre en cas d'élection au premier tour, soit le 10 décembre en cas d'élection au second tour.

Une pléiade de candidats

Plus de 9700 candidats issus de 213 partis s'affrontent pour l'un des sièges du Parlement, tandis qu'une trentaine de candidats se disputent le poste de président.

L'actuel président et grand favori du premier tour de la présidentielle Joseph Kabila, 35 ans, a promis que ce scrutin « permettra au pays d'émerger des crises et de l'incertitude ». Il s'est notamment engagé à faire construire des routes, à procurer de l'eau courante à la population et à faciliter l'accès à l'éducation supérieure. Il a également promis d'apporter la sécurité à la population de ce pays, ravagé par les guerres et toujours en proie à la violence.

Joseph Kabila est arrivé à la tête du Congo-Kinshasa en 2001 après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. Son principal rival est l'homme d'affaires et ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba.

Le grand opposant historique, Étienne Tshisekedi, a décidé de boycotter l'élection.

Plusieurs militants de l'opposition ont dénoncé le risque de fraudes, et des manifestations anti-élections ont été organisées toute la semaine dans la capitale, Kinshasa.

Tension électorale

La campagne électorale s'est déroulée dans un climat tendu, avec la répression de manifestations et l'assassinat de deux journalistes notamment. Plusieurs des candidats disposent d'armées privées.

Vendredi, un des gardes rapprochés du vice-président et candidat à la présidence Azarias Ruberwa a été tué par balles. Il serait mort lorsque le convoi du candidat a croisé celui du président Kabila sur la route de l'aéroport.

La veille, deux personnes ont été tuées près de Rutshuru, dans l'est du pays, lors de l'attaque du cortège de partisans d'un ministre sortant et aspirant député. Le même jour, un incendie a détruit l'édifice où logeaient des soldats proches de Jean-Pierre Bemba.

Environ 80 000 militaires et policiers ont été affectés pour veiller à la sécurité entourant le scrutin. La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) et des troupes européennes composées d'un millier de personnes leur apporteront leur appui. Forte de 17 600 Casques bleus originaires de 58 pays, la MONUC est la plus importante force de maintien de la paix onusienne.

La préparation des élections a coûté 400 millions de dollars américains à la communauté internationale.

Le Congo a obtenu son indépendance en 1960. Le pays a ensuite connu des décennies de régimes autoritaires et plusieurs années de guerres ethniques. On recense quatre millions de victimes directes et indirectes dans la région des Grands Lacs entre 1998 et 2003. Une transition politique a été initiée en 2003.

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