Bagdad encore frappée
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une nouvelle vague d'attentats fait une trentaine de morts dans la capitale, tandis que le premier ministre dénonce une opération militaire américano-irakienne menée contre des milices chiites radicales.
Le déploiement, voilà deux mois, d'une force de 50 000 militaires irakiens dans Bagdad n'a pas réussi à endiguer la vague de violences interconfessionnelles qui balaie la capitale et qui donne à la ville un avant-goût de guerre civile.
Mardi encore, une série d'attentats a fait une trentaine de morts. Le plus sanglant a coûté la vie à 10 personnes et a fait 69 blessés au marché Al-Chourdja, dans le centre de la ville. Deux explosions avaient auparavant visé les forces de l'ordre, et une quatrième s'est produite à un arrêt d'autobus, y faisant neuf morts et huit blessés.
Le premier ministre Nouri Al-Malaki a par ailleurs vivement dénoncé l'opération militaire conjointe menée dans la nuit de dimanche à lundi par une force américano-irakienne dans le bastion chiite de Sadr City. « Cette opération a été menée sans mon consentement. Je la condamne et je m'engage à ce que cela n'arrive plus jamais », a déclaré M. Maliki à la télévision publique, qui y voit un obstacle à son plan de réconciliation nationale lancé le 14 juin dernier.
Les affrontements, accompagnés de frappes aériennes, visaient les membres d'un « escadron de la mort », ainsi qu'un dirigeant de l'armée du Mehdi, la milice radicale chiite de l'imam Moqtada Sadr, affirme le ministère irakien de la Défense. Ces escadrons sont soupçonnés d'alimenter les violences interconfessionnelles. Plusieurs partisans de l'imam siègent au sein du gouvernement d'union nationale dirigé par Nouri Al-Maliki. La police fait état de deux morts et de 18 blessés.
Lundi, le général George Casey, qui dirige les troupes américaines en Irak, a laissé planer le spectre d'une guerre civile dans un entretien sur la chaîne américaine ABC. Il a avancé que les violences interconfessionnelles qui embrasaient la capitale depuis six semaines n'avaient jamais eu, par le passé, une telle ampleur. L'armée américaine recensait fin juillet une moyenne de 70 attaques par jour. Près de 4000 soldats américains ont été dépêchés à Bagdad dans les derniers jours afin d'appuyer le contingent militaire irakien.
