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Le monde musulman ne décolère pas

Radio-Canada

Les regrets manifestés par le pape Benoît XVI, dimanche, n'ont pas réussi à apaiser nombre d'extrémistes musulmans qui promettent de faire la guerre aux « adorateurs de la croix ».

Plus d'un demi-millier de manifestants se sont réunis, lundi, dans la ville irakienne de Bassorah, à l'appel des autorités religieuses, pour protester contre des propos du pape Benoît XVI sur l'islam tenus mardi dernier, en Allemagne.

Les manifestants ont brûlé des effigies du pape, ainsi que des drapeaux allemands et américains. D'une façon générale, ces pays sont vus par les extrémistes musulmans comme responsables de la plupart des malheurs qui s'abattent sur le monde arabo-musulman.

Un groupe irakien proche d'Al-Qaïda a promis de mener la guerre aux « adorateurs de la croix ». Pour le Conseil consultatif des moudjahidines, qui rejette les liens faits par le pape entre l'islam et la violence, « Allah aidera les musulmans à conquérir Rome, il nous permettra de trancher leur gorge et de faire de leurs richesses et de leurs descendances la récompense des moudjahidines. »

Lors de sa conférence à Ratisbonne sur les liens entre foi et raison, le pape avait cité les propos tenus par un empereur byzantin du 14e siècle, Manuel II Paléologue, à un savant perse, sur les liens entre le djihad, l'islam et la violence. L'empereur affirmait que Mahomet n'apportait rien de nouveau sinon « des choses inhumaines comme le droit de défendre par l'épée la foi qu'il prêchait. »

Dimanche dernier, le pape a profité de sa bénédiction de l'Angelus pour se dire attristé qu'une citation, qui n'exprimait aucunement sa pensée personnelle, ait pu heurter les musulmans.

Des passions déchaînées

Dimanche, au lendemain d'un appel à la vengeance contre le pape lancé par un chef religieux de Somalie, une religieuse catholique italienne et son garde du corps ont été tués par balle dans un hôpital pour enfant de Mogadiscio.

Les tribunaux islamiques somaliens qui contrôlent la ville depuis juin ont condamné le meurtre de la religieuse, qualifié de « barbare », pendant que le directeur de la salle de presse du Vatican a dit espérer que le geste demeurera un « acte isolé ».

En Égypte, le mea culpa papal a été bien accueilli par l'organisation des Frères musulmans, qui avait exigé samedi des excuses personnelles. Selon un des dirigeants de cette confrérie islamiste cité par l'Agence France Presse, Mohammad Habib, il s'agit d'un « bon pas en direction d'une excuse ».

En revanche, Mahmoud Ashour, ancien numéro deux d'Al-Azhar, la plus prestigieuse institution de l'islam sunnite, n'a pas jugé suffisants les regrets du pape et l'a appelé sur les ondes de la télévision Al-Jazira à reconnaître son erreur.

En Iran, de nombreuses écoles islamiques sont restées fermées pour protester contre le discours de Ratisbonne. Un influent chef religieux chiite fondamentaliste de la ville sainte de Qom, Ahmad Khatami, a avancé devant quelques centaines de manifestants que le pape Benoît XVI s'était uni au président américain George W. Bush pour refaire les croisades.

Téhéran a formellement convoqué l'ambassadeur du Vatican pour protester fermement contre les propos du chef de l'Église catholique.

Le premier ministre islamiste palestinien Ismaïl Haniyeh a pour sa part dénoncé la série d'attaques perpétrées depuis vendredi contre huit églises anglicanes, catholiques et grecques orthodoxes en Cisjordanie et à Gaza. Les attaques ont été revendiquées par un groupe nommé « Les lions du monothéisme » qui dit vouloir ainsi protester contre les propos de Benoît XVI.

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