Colin Powell a des regrets
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'ancien secrétaire d'État américain déplore son intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU en 2003, où les « preuves » que Bagdad disposait d'armes de destruction massive étaient fausses.
Dans un entretien publié dans le magazine allemand Stern, Colin Powell exprime des regrets concernant les circonstances qui ont mené à l'entrée en guerre des États-Unis contre l'Irak. L'ancien secrétaire d'État américain cite particulièrement son intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le 5 février 2003.
M. Powell avait alors présenté des « preuves » qui se sont révélées fausses sur les prétendues armes de destruction massive de l'ancien président irakien, Saddam Hussein. « À l'époque, je ne savais pas que c'était faux [...] Je dois vivre avec ça. »
La présence d'armes de destruction massive en Irak était la principale justification avancée par les États-Unis pour l'invasion militaire de mars 2003. Aucune de ces armes n'a été trouvée depuis, et les rapports des envoyés spéciaux des États-Unis ont conclu qu'elles n'existaient tout simplement pas.
Néanmoins, Colin Powell défend l'intervention militaire américaine en Irak, qui a permis de renverser Saddam Hussein et d'ouvrir la voie à des élections. « Oui, l'insurrection est beaucoup plus importante que nous le supposions, reconnaît-il. Mais je suis heureux que Saddam soit en prison. »
L'ancien secrétaire d'État américain admet aussi que l'administration Bush a parfois « été trop bruyante » avant l'invasion. Il déplore notamment la fameuse phrase du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, sur la « vieille Europe », des propos qui « n'ont pas vraiment eu pour effet d'inspirer la confiance ».
Colin Powell a annoncé sa démission le 15 novembre 2004. Condoleezza Rice lui a succédé à la tête du département d'État le 26 janvier dernier.