Équateur: les manifestants ont eu raison du président
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Devant la colère de la rue, le Parlement équatorien destitue le président Lucio Gutierrez et nomme à sa place le vice-président Alfredo Palacio.
Le Parlement équatorien a destitué mercredi le président Lucio Gutierrez, estimant qu'il avait failli à sa fonction en cherchant à s'immiscer dans le fonctionnement de la Cour suprême, et a investi à sa place le vice-président Alfredo Palacio.
L'armée, arbitre traditionnel des conflits de pouvoir en Équateur, a aussitôt annoncé qu'elle retirait son soutien à l'ex-président.
La situation de Lucio Gutierrez faisait l'objet d'informations contradictoires, mercredi soir.
Les autorités équatoriennes disent le détenir dans une garnison militaire près de Quito, tandis que les autorités brésiliennes affirment qu'il s'est réfugié à l'ambassade du Brésil, qui lui a accordé l'asile diplomatique.
« La dictature est terminée », a déclaré mercredi le nouveau président, qui a promis de « refonder la République ».
Alfredo Palacio, un cardiologue de 66 ans, devrait occuper ce poste jusqu'en janvier 2007, soit la date de fin du mandat de M. Gutierrez.
À l'origine de la crise, la restructuration de la Cour suprême
Des dizaines de milliers d'Équatoriens sont descendus dans les rues de Quito au cours des derniers jours pour réclamer la démission du chef de l'État, accusé par l'opposition de « dérive dictatoriale ».
La crise a éclaté en décembre, lorsque le président Gutierrez a limogé les membres de la Cour suprême pour les remplacer par ses hommes.
Ces nouveau juges ont abandonné les poursuites judiciaires pour corruption contre les anciens présidents Abdala Bucaram et Gustavo Noboa, proches de Lucio Gutierrez, qui ont pu rentrer d'exil.
Lucio Gutierrez est le troisième président équatorien à perdre son poste à la suite de manifestations populaires depuis 1997.