Les relations se détériorent entre Caracas et Washington

Le président vénézuélien met fin à sa coopération militaire avec les États-Unis et ordonne le départ des instructeurs militaires américains du pays.

Le président Hugo Chavez a ordonné le départ d'un petit groupe d'officiers instructeurs américains en activité dans des bases militaires vénézuéliennes, et la suspension illimitée des opérations conjointes.

Dans sa tribune hebdomadaire télévisée, intitulée « Allo Président », il a accusé les militaires américains de mener des activités subversives et de saper les autorités de son pays.

« [Les instructeurs] font une petite campagne à l'intérieur de l'institution militaire vénézuélienne et nous ne pouvons pas le permettre ». Avant de conclure: « Il vaut mieux qu'ils s'en aillent jusqu'à ce que nous puissions avoir des relations transparentes, de claire coopération, avec les autorités américaines ».

Le chef d'État vénézuélien, qui accuse régulièrement Washington de vouloir le renverser, met fin par cette décision à un accord de coopération militaire vieux de 35 ans. La démarche porte également un coup aux échanges entre Caracas, cinquième exportateur mondial de pétrole, et Washington, son principal client. Des relations déjà mises à mal depuis le coup d'État de 2002, qui a temporairement écarté Hugo Chavez du pouvoir.

Les États-Unis, pour leur part, ont toujours démenti un quelconque rôle dans ce putsch, mais qualifient le président Chavez de fauteur de troubles qui leur est hostile. Ils lui reprochent notamment ses achats d'armes et ses amitiés avec Cuba et l'Iran.

Enfin, l'ambassade américaine à Caracas a dit regretter cette fin de collaboration militaire abrupte, mais n'a fait aucun commentaire concernant les déclarations du président Chavez.