Bush s'adresse aux Américains

Le président des États-Unis défend son projet de réforme des retraites, promet de tout faire pour réduire les prix de l'énergie, et salue les progrès en Irak.

Le président des États-Unis, George W. Bush, s'est adressé pour une rare fois directement aux Américains à heure de grande écoute, jeudi soir, lors d'une conférence de presse radiotélévisée.

Cette sortie publique survient alors que M. Bush arrive samedi au 100e jour de son second mandat et à un moment où sa cote de popularité est en chute libre.

Le président a tenté de convaincre ses concitoyens du bien fondé de ses grandes priorités nationales.

Le système de retraite

Le président a défendu avec fermeté sa réforme impopulaire du système de retraite qui, a-t-il averti, risque la faillite d'ici quarante ans si rien n'est fait.

Il a de nouveau insisté sur l'impérieuse nécessité de privatiser partiellement le système, l'une des priorités de son second mandat mais à laquelle s'oppose une majorité d'Américains, selon les derniers sondages.

M. Bush propose de créer des comptes épargne-retraite privés et individuels dans lesquels les Américains de moins de 55 ans pourraient investir une partie de leurs cotisations retraite actuellement versées dans la caisse de retraite fédérale.

Prix de l'essence

George W. Bush a promis aux Américains de tout faire pour réduire les prix de l'énergie qui commencent à peser sur la première économie du monde.

« Des millions de familles américaines et de petites entreprises souffrent à cause de la hausse des prix de l'essence. Mon gouvernement fait tout ce qu'il faut pour rendre les prix de l'essence plus abordables », a-t-il affirmé.

Parlant de « priorité vitale pour le peuple américain », il a promis que son gouvernement allait encourager les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production. Il a aussi promis qu'il allait protéger les consommateurs de ceux qui tenteraient de profiter de la flambée des prix du brut. « Il n'y aura pas de manipulation des prix à la pompe aux États-Unis », a-t-il assuré.

La réforme de l'ONU

Le président a défendu avec vigueur son choix controversé de John Bolton pour le poste d'ambassadeur des États-Unis aux Nations unies qui doivent, selon lui, « être réformées ». « Si vous êtes intéressés par une réforme de l'Onu, comme je le suis, il est logique de nommer quelqu'un qui est compétent et ose dire ce qu'il pense à l'ONU », a déclaré M. Bush.

Le processus de confirmation de M. Bolton est actuellement bloqué à la commission des Affaires étrangères du Sénat, qui a repoussé la semaine dernière son vote au 12 mai afin d'examiner les critiques formulées contre lui.

M. Bolton, sous-secrétaire d'Etat chargé du désarmement, est notamment accusé d'un comportement excessif à l'égard de collaborateurs en désaccord avec lui.

La situation en Irak

Le président Bush s'est félicité des « bons progrès » réalisés en Irak, tout en prenant acte des difficultés provoquées par « certaines personnes en Irak qui ne sont pas contentes de la démocratie et veulent retourner aux temps anciens ».

Il a ajouté qu'il s'était entretenu dans la journée avec le premier ministre irakien Ibrahim Al-Jaafari, et qu'il l'avait « encouragé à tendre la main aux groupes mécontents », dans une allusion aux sunnites, qui s'estiment lésés dans la composition du gouvernement annoncée jeudi.