La liberté de presse est «bafouée», selon RSF
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans son rapport annuel, Reporters sans frontières recense 53 journalistes tués et 107 journalistes emprisonnés, et désigne 34 dirigeants comme « prédateurs de la liberté de la presse ».
L'organisation Reporters sans frontières a publié son rapport pour l'année 2004, mardi, à l'occasion de la 15e journée internationale de la liberté de la presse.
Bilan: 53 journalistes tués, 107 journalistes emprisonnés et 34 dirigeants désignés comme « prédateurs de la liberté de la presse ».
Le nombre de journalistes tués n'a pas aussi été élevé depuis 1995, lors de la « période noire de l'islamisme radical algérien, qui avait coûté la vie à plus de 50 professionnels de l'information en moins de deux ans », écrit RSF.
L'an dernier, 12 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués.
En outre, 15 autres collaborateurs des médias ont été tués en 2004, au moins 907 interpellés, 1146 agressés ou menacés, et 622 médias censurés. Et depuis le 1er janvier 2005, 11 journalistes ont été tués, dont quatre en Irak. Dans ce pays, quatre autres journalistes sont détenus en otages, soit la journaliste Florence Aubenas, du quotidien français Libération, et trois journalistes roumains.
L'Irak demeure d'ailleurs le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes, avec 19 journalistes et 12 collaborateurs des médias tués en 2004, 7 journalistes blessés, 5 incarcérés, 79 journalistes interpellés, des dizaines menacés et trois organes de presse attaqués.
Mais d'autres pays sont aussi dangereux pour les reporters. Seize des 53 journalistes tués en 2004 ont trouvé la mort en Asie, dont 6 aux Philippines et 4 au Bangladesh.
En outre, la Chine détient le record des journalistes emprisonnés avec 27, suivie de Cuba avec 22 prisonniers. Pour tous, RSF demande une « libération immédiate et sans conditions ».
Des prédateurs de la liberté
Selon l'organisation, la liberté de presse est « malmenée, réprimée, bafouée, ignorée [...] aux quatre coins de la planète ». RSF publie une carte du monde citant les pays où la situation de la presse est « très grave »: Cuba, Libye, Érythrée, Zimbabwe, Syrie, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Turkménistan, Chine, Corée du Nord, Népal, Birmanie, Laos et Vietnam.
De l'Arabie saoudite au Zimbabwe, du prince héritier Abdallah Ibn Al-Seoud au président Robert Mugabe, 34 personnalités de 30 pays, pour la plupart des chefs d'État, sont ainsi désignés.
La Colombie se distingue avec trois « prédateurs » à son actif, soit le chef des paramilitaires, Salvatore Mancuso, et deux chefs de guérilla, Manuel Marulanda et Nicolas Rodriguez Bautista. Au Bangladesh, le ministre de l'Intérieur, Lutfozzaman Babor, et le parti maoïste Purbabanglar sont visés. Le Népal est aussi apostrophé avec le roi Gyanendra Shah Dev et le camarade Prachanda, leader des maoïstes.
« Ces prédateurs ne sont que les figures les plus connues d'une liste noire de criminels de la liberté de la presse » dressée par l'organisation depuis le 1er janvier, souligne RSF.
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