Offensive américaine en Irak

Une opération de l'armée américaine dans l'ouest du pays, à la frontière syrienne, se solde par la mort de 75 rebelles. En outre, le groupe Ansar Al-Sunna revendique l'enlèvement d'un ressortissant japonais.

Au lendemain de la formation complète du gouvernement, les attentats ont repris en Irak, lundi. Bagdad a été le théâtre de trois attentats, faisant 6 morts, dont 2 policiers, et 16 blessés.

La première voiture piégée était conduite par un kamikaze qui a fait exploser son véhicule à un point de contrôle érigé par la police dans un quartier du sud-ouest de la capitale. L'explosion a soufflé deux voitures de police. Une autre voiture piégée a blessé cinq soldats et trois civils, tandis qu'une troisième a tué deux civils.

De son côté, l'armée américaine affirme avoir tué 75 rebelles en Irak depuis 24 heures, lors d'une opération contre la guérilla dans l'ouest du pays, à la frontière syrienne. Des non-Irakiens seraient au nombre des rebelles tués.

L'opération, menée avec le soutien de l'aviation, s'est déroulée dans une zone « de contrebande et un sanctuaire pour les combattants étrangers », une région considérée comme un fief du réseau du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, chef du réseau terroriste Al-Qaïda en Irak. Le groupe de Zarqaoui a démenti la mort des 75 combattants musulmans.

L'opération intervient après un week-end meurtrier pour les forces américaines. Dimanche, un Marine américain a été tué lors de combats près de Samarra, au nord de Bagdad, ce qui porte à huit le nombre de soldats américains tués au cours de la fin de semaine.

La guérilla irakienne a augmenté ses attaques depuis l'attribution de nouveaux postes au sein du gouvernement irakien à la fin avril.

Un ressortissant japonais pris en otage

Dans un communiqué publié sur un site web islamiste, le groupe Ansar Al-Sunna, lié au réseau Al-Qaïda, a annoncé avoir pris en otage un ressortissant japonais, « grièvement blessé » lors d'« une bataille féroce ». D'après des pièces d'identité accompagnant le communiqué, l'otage a été identifié comme Akihiko Saito, un employé japonais d'une firme de sécurité étrangère.

Cinq Japonais ont été assassinés en Irak depuis le début de la guerre, dont un jeune routard pris en otage et décapité par des islamistes.

En outre, une vidéocassette diffusée vendredi par la chaîne Al-Jazira a relancé les inquiétudes sur le sort de l'Australien Douglas Wood, apparu le crâne rasé et les yeux contusionnés.

Les ravisseurs ont fixé un ultimatum de 72 heures pour que Canberra commence à retirer ses troupes d'Irak, et cet ultimatum a expiré mardi matin, heure de Sydney. Pour le moment, l'Australie n'a aucune nouvelle de son otage.

Le premier ministre australien a indiqué que son pays ne plierait pas au chantage. Le contingent australien est formé de 550 soldats en Irak et doit bientôt envoyer 350 militaires en renfort.

Trois journalistes roumains enlevés le 28 mars sont toujours en captivité, leurs ravisseurs réclamant le retrait des 860 militaires roumains en Irak. De plus, la journaliste Florence Aubenas, du quotidien français Libération, et son guide Hussein Hanoun Al-Saadi sont détenus depuis 124 jours.

La formation du gouvernement complétée

Dimanche, le Parlement irakien a donné son aval à la nomination de six nouveaux ministres, permettant d'achever la formation du gouvernement. Mais le dénouement a été terni par le refus du ministre des droits de l'Homme d'assumer son poste.

Après des tractations qui ont duré plusieurs mois, 112 des 155 députés présents au Parlement ont approuvé la nomination des cinq derniers ministres et d'un vice-premier ministre. Le premier ministre Ibrahim Al-Jaafari a estimé que la composition de son cabinet « préserve l'unité de l'Irak ».

Le Cabinet est composé de 36 membres. Les chiites, grands vainqueurs des élections, y obtiennent 18 postes, leurs alliés kurdes 8 et les sunnites 9, en dépit de leur faible représentation au Parlement résultant de leur boycottage des élections. Un ministre chrétien fait partie de ce gouvernement, le premier issu d'élections depuis plus de 50 ans en Irak.

L'Assemblée nationale transitoire doit rédiger la Constitution permanente d'ici le 15 août, qui doit ensuite être soumise à un référendum avant le 15 octobre.