Visite surprise de Rice en Irak

La secrétaire d'État américaine se rend à Bagdad pour apporter son soutien au nouveau gouvernement irakien, pendant que les attentats et les découvertes macabres se poursuivent.

La secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, a effectué dimanche une visite surprise en Irak, afin de montrer son appui au nouveau gouvernement irakien pris dans un climat perpétuel de violence.

À Bagdad, elle a déclaré faire entièrement confiance au gouvernement irakien et à son chef, le chiite Ibrahim Al-Jaafari. « Nous avons été impressionnés par votre leadership dans ce gouvernement élu démocratiquement et nous savons que vous serez un dirigeant fort », lui a-t-elle dit lors d'une conférence de presse conjointe.

Elle a par ailleurs demandé au premier ministre irakien de faire une place plus importante à la minorité sunnite dans le processus politique.

Plus tôt, Mme Rice avait rencontré le chef kurde Massoud Barzani, à Erbil, au nord de l'Irak, puis s'était entretenu avec le président kurde Jalal Talabani à Bagdad.

La secrétaire d'État a répété que les États-Unis demeureront en Irak tant que le pays ne sera pas capable de se défendre. Elle a cependant souhaité un retrait des forces américaines et internationales « le plus tôt possible ».

À cet égard, un responsable américain qui l'accompagnait a déclaré que 162 000 Irakiens ont été entraînés et équipés en vue de prendre éventuellement le relais des 138 000 soldats américains déployés en Irak. Cependant, beaucoup d'entre eux ne seraient pas encore prêts.

Sur le terrain, attentats et découvertes macabres

À Bakouba, au nord-est de Bagdad, un double attentat-suicide contre un tribunal et un convoi gouvernemental a fait 5 morts, dont 4 policiers, et 39 blessés.

Dans la capitale, un responsable de la sécurité au ministère de l'Industrie et son chauffeur ont été abattus par des hommes armés. Un représentant de l'ayatollah Ali Sistani et un de ses proches ont subi le même sort.

Par ailleurs, dans le quartier de Sadr City, dans l'est de Bagdad, des policiers ont découvert 13 corps d'hommes abattus par balle, égorgés ou décapités. Un peu plus tôt, dans une zone agricole près d'Iskandariyah, au sud de Bagdad, la police a découvert les cadavres de 11 autres hommes abattus par balle.

De son côté, le ministre de la Défense a annoncé la découverte samedi de 10 cadavres de soldats égorgés près de Ramadi, à l'ouest de la capitale.

Sursis pour l'otage australien

Le mufti de l'Australie, cheikh Taj Eldin Al-Hilali, a affirmé que les ravisseurs de Douglas Wood ont repoussé « indéfiniment » l'ultimatum qui pèse sur le sort de l'Australien, afin de poursuivre les négociations.

L'enlèvement de Douglas Wood a eu lieu le 1er mai. Il a été revendiqué par un groupe de rebelles nommé Conseil consultatif des moudjahidin d'Irak, qui exige le retrait des quelque 550 soldats australiens d'Irak.

L'armée américaine libère un photographe de l'AFP

Après 14 jours de détention, l'armée américaine a libéré un photographe de l'Agence France-Presse qu'elle accusait d'avoir des contacts avec les insurgés.

Farès Nawf Al-Issaoui avait été arrêté le 1er mai avec son frère et son neveu à un barrage mixte de l'armée américaine et de soldats irakiens, à Falloujah, à l'ouest de Bagdad.

Ammar Daham Naef Khalaf, un journaliste de l'AFP, est quant à lui toujours détenu par l'armée américaine dans la prison d'Abou Ghraib. Il a été arrêté le 11 avril chez lui, à Ramadi.