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Un ultraconservateur à la tête de l'Iran

Radio-Canada

Le maire de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad, obtient 61,6 % des suffrages au second tour de l'élection présidentielle. Il s'engage à rendre le secteur pétrolier plus transparent.

En Iran, le candidat ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a remporté le second tour de l'élection présidentielle.

Le maire de Téhéran a obtenu 61,6 % des suffrages, d'après les résultats officiels. Il était opposé à l'ancien président modéré, Akbar Hachémi Rafsandjani, qui n'a récolté que 35,9 % des voix.

Environ 46 millions d'électeurs iraniens de plus de 15 ans étaient appelés à désigner le successeur du président sortant Mohammad Khatami. Le taux de participation s'élève à 59,7 %.

Avant la sortie des résultats, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a interdit aux partisans de l'un ou l'autre candidat de célébrer la victoire dans les rues, afin d'éviter d'éventuelles violences.

La ligne dure

Le nouveau président Mahmoud Ahmadinejad, se décrivant lui-même comme le « balayeur des rues de la nation iranienne », prêche pour un respect strict des règles islamiques et dénonce les menées impérialistes des Occidentaux.

Dans sa première déclaration publique, il s'est fixé pour mission de « créer un modèle de société moderne, avancée, puissante et islamique ». Il a tenté de rapprocher les factions réformistes et conservatrices, à la suite de la campagne électorale.

S'engageant immédiatement sur la question de l'économie, il a promis de favoriser les entreprises pétrolières nationales par rapport aux étrangères dans l'attribution de contrats. En outre, il souhaite instaurer plus de « transparence » dans le secteur, en vue de réaliser des économies.

M. Ahmadinejad tentait ainsi d'apaiser les inquiétudes suscitées par ses déclarations récentes, lorsqu'il a dénoncé la mainmise d'une famille sur le secteur pétrolier, une attaque contre son rival Rafsandjani. L'Iran est le deuxième pays producteur de l'OPEP.

Durant la campagne, l'ultraconservateur a aussi écarté la mise en place de réformes démocratiques, exigées par Washington. « Les relations avec les États-Unis ne sont pas un remède à nos maux », a lancé l'éventuel vainqueur de l'élection.

Enfin, le candidat a fermé la porte à tout renoncement de l'Iran au nucléaire. « Acquérir une technologie nucléaire pacifique est une exigence de l'ensemble de la nation iranienne », a-t-il dit.

Les États-Unis critiques

Le département d'État américain n'a pas tardé à réagir à cette victoire du candidat ultraconservateur.

Les autorités américaines ont qualifié l'Iran de « déphasé » du mouvement vers la liberté en Irak, en Afghanistan et au Liban, notamment.

« Nous jugerons le régime sur ses actes, a expliqué la porte-parole du département d'État, Joanne Moore. À voir la façon dont ces élections se sont déroulées, nous restons sceptiques sur le fait que le régime iranien puisse se préoccuper des aspirations légitimes de son propre peuple comme des inquiétudes de la communauté internationale. »

Mme Moore a aussi fait écho aux dénonciations de fraudes et d'irrégularités durant le scrutin, de la part de candidats réformateurs et modérés, qui ont entraîné un second dépouillement, au premier tour.

« Ces élections ont été défectueuses depuis le début, avec la décision de quelques personnes non élues (le Conseil des gardiens de la Constitution) de rejeter plus de un millier de candidatures, dont celles de 93 femmes », a ajouté la porte-parole.

De leur côté, Paris, Londres et Berlin ont appelé le nouveau régime à poursuivre les négociations de désarmement.

L'opposition de l'intérieur craint un durcissement de la répression, tandis que la diaspora commence à organiser la contestation. À Paris, le Conseil national iranien de la résistance a mis en cause la politique d'apaisement pratiquée par la communauté internationale, politique qui aurait mené tout droit au retour à l'intégrisme islamique.

M. Ahmadinejad a répondu que l'Iran « a mis échec et mat tous ses ennemis par sa large participation ».

Des Iraniens manifestent à Ottawa

Quelques dizaines de ressortissants iraniens ont manifesté devant l'ambassade d'Iran à Ottawa, vendredi, pour dénoncer la tenue de cette élection.

Ils ont appelé le gouvernement Martin à ne pas reconnaître le résultat du scrutin affirmant qu'il n'a pas été démocratique.

Ces Iraniens n'ont d'ailleurs pu voter comme prévu à leur ambassade. Un diplomate a expliqué que l'absence de documents avait entraîné l'annulation du scrutin.

Une première depuis la naissance de la République islamique

C'est la première fois en 26 ans d'histoire de la République islamique qu'un second tour de scrutin est nécessaire pour élire le président.

Le président sortant, Mohammad Khatami, qui a tenté en vain de réformer et de laïciser le pays au cours des dernières années, ne pouvait se représenter pour un nouveau mandat, en vertu de la Constitution.

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