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Tsunami: les pauvres négligés par l'aide

Radio-Canada

Un rapport d'Oxfam révèle que l'aide internationale a d'abord servi les propriétaires, les hommes d'affaires et les gens importants, après le raz-de-marée du 26 décembre dernier.

Dans un rapport publié six mois après le tsunami du 26 décembre, Oxfam révèle que l'aide destinée aux victimes des vagues meurtrières a surtout profité aux mieux nantis.

L'organisme international souligne que « l'effort immédiat a été un grand succès, empêchant l'apparition de maladies et apportant aux gens les éléments de base comme des abris et de l'eau ».

En revanche, « dans certains cas, il y a eu une tendance à se concentrer sur des propriétaires terriens, des hommes d'affaires et des gens importants, plutôt que d'accorder en priorité l'aide aux communautés pauvres », estime Oxfam dans un rapport intitulé Viser les gens pauvres.

Oxfam lance un appel aux gouvernements des pays les plus touchés et aux agences internationales, afin qu'ils dirigent davantage leur aide vers les populations pauvres, les communautés « les plus vulnérables ».

« Les villages pauvres dans les zones reculées ont attendu plus longtemps pour recevoir de l'aide et n'avaient pas de médecins à proximité », peut-on lire dans le document.

Le rapport souligne que les pauvres ont souvent vu leur maison, plus fragile, emportée par les flots, tandis que les maisons en briques des mieux nantis étaient mieux à même de supporter la force.

En outre, les pauvres sont souvent encore confinés dans des camps où il leur sera très difficile de reconstruire leur vie. Oxfam concentrera désormais son aide sur « les femmes et les groupes marginalisés afin de s'assurer que personne n'est laissé à l'écart de l'aide ».

Selon la directrice d'Oxfam Grande-Bretagne, Barbara Stocking, il faut maintenant « aider les gens à sortir de la pauvreté et s'assurer qu'ils soient mieux placés pour faire face aux catastrophes naturelles si et quand elles frapperont de nouveau ».

Oxfam a l'intention de dépenser plus de 600 millions de dollars canadiens au cours des 5 prochaines années pour venir en aide aux sinistrés des tsunamis.

Des centaines de millions non dépensés

Par ailleurs, le quotidien La Presse rapporte que des centaines de millions de dollars recueillis par l'ONU pour les victimes du tsunami demeurent inutilisés.

Une porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) à New York, Kristen Knutson, a indiqué que 321 millions de dollars américains avaient été dépensés à ce jour par les agences onusiennes dans les pays concernés.

En mai, l'OCHA a décidé de prolonger de six mois la période d'opérations humanitaires pour répondre aux besoins élémentaires des populations touchées. Les centaines de millions restants seront utilisés pour financer les opérations de reconstruction, qui pourraient s'étaler sur 5 à 10 ans.

Jusqu'à maintenant, les donateurs, tant privés que publics, ont versé 1,02 milliard en réponse à l'appel de dons lancé en janvier. L'argent est acheminé à des agences onusiennes comme l'UNICEF ou le Programme alimentaire mondial (PAM), ou encore à des ONG dûment mandatés qui assument l'exécution des opérations.

Une porte-parole du PAM, Margaret Carrington, affirme que l'organisation a jusqu'ici utilisé 49 % des fonds de 237 millions reçus.

Selon elle, les dépenses engagées jusqu'à maintenant ont permis de répondre efficacement aux besoins alimentaires de quelque 1,8 million de personnes. L'évaluation du coût des opérations humanitaires d'urgence, faite dans les jours suivants la catastrophe, serait donc exagérée.

Les vagues meurtrières provoquées par le tremblement de terre du 26 décembre ont ravagé la côte de 11 pays de l'Asie du Sud-Est, touchant particulièrement l'Indonésie, la Thaïlande et le Sri Lanka. Plus de 215 000 personnes ont trouvé la mort, selon la dernière évaluation globale.

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