Dennis moins dévastateur que prévu

Le puissant ouragan Dennis, qui a balayé la Floride et l'Alabama ce week-end, n'est plus qu'une tempête traînant des vents de 55 km/h.

Après avoir secoué les Keys de Floride et les côtes du sud des États-Unis, l'ouragan Dennis a considérablement faibli lundi, à mesure qu'il s'engouffrait dans les terres continentales du nord-ouest de l'État de l'Alabama. Ses vents ne dépassent plus les 55 km/h.

Dimanche soir, l'ouragan avait rétrogradé à la catégorie 1 sur l'échelle Saffir-Simpson, après avoir atteint les côtes du nord-est du golfe du Mexique en milieu d'après-midi. Les autorités ne parlaient déjà plus que d'une simple tempête tropicale.

Le Centre national américain des ouragans avertit cependant que Dennis pourrait donner des pluies diluviennes et des tornades dans le centre et le nord de l'Alabama, dans certains comtés du Mississipi et dans la vallée du Tennessee.

Dennis a parcouru ce week-end les côtes de l'Alabama et de la Floride avec des vents maximum de 190 km/h, mais sans faire de victimes ou de dégâts trop considérables.

L'ouragan avait tout de même fait une victime avant même de toucher terre, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Pensacola, en Floride. Une personne a été tuée par la chute d'une ligne de haute tension, à Fort Lauderdale.

Les dommages restent importants, notamment à Pensacola, où des bâtiments, des fils électriques et des arbres ont été sérieusement malmenés.

De plus, 500 000 personnes en Floride et en Alabama sont toujours affectées par une panne d'électricité. Les autorités ont averti que certains abonnés pourraient être privés de courant pendant au moins trois semaines.

Avant son arrivée sur les côtes américaines, le Centre des ouragans avait qualifié Dennis d'« extrêmement dangereux ». Il a été classé jusqu'à la catégorie 4 sur l'échelle Saffir-SImpson, qui en compte 5.

L'ouragan, qui avait perdu de sa vigueur après avoir balayé Cuba, avait en effet repris des forces dans les eaux chaudes du golfe du Mexique avant de s'abattre sur les Keys de Floride.

Plus de 1,4 million de résidents de la Floride, de l'Alabama et du Mississippi avaient reçu un ordre d'évacuation dès samedi.

Le président George W. Bush a décrété les trois États victimes d'un « désastre majeur », ce qui les rend admissibles à une assistance fédérale.

Munich Re, la principale compagnie de réassurances de la planète, a estimé entre 3 et 5 milliards de dollars américains les dégâts causés par Dennis, le cinquième ouragan à toucher la Floride en moins de 11 mois.

Cette région se relève à peine des ravages causés par le cyclone Ivan, qui avait fait 29 morts, en septembre 2004.

Des ravages à Cuba et en Haïti

Avant de toucher le sud-est des États-Unis, Dennis avait déjà fait une trentaine de morts en Haïti, en Jamaïque et à Cuba.

Le président cubain, Fidel Castro, a indiqué qu'au moins 1,5 million de personnes, sur une population totale de 11,2 millions habitants, avaient été évacuées. Plus de 15 000 maisons ont aussi été détruites. Les dégâts sont aussi importants dans les zones touristiques.

En Haïti, au moins 11 personnes sont mortes et 8 autres sont portées disparues, selon un nouveau bilan diffusé lundi.

Les soldats de maintien de la paix et les services de secours recherchent notamment une quarantaine de personnes après la rupture d'un pont dans la ville de Grand Goave, dans le sud-ouest du pays.