Suicide du ministre de l'Intérieur de la Syrie
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Ghazi Kanaan, qui était sur la sellette à la suite d'un témoignage sur l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri, s'est ôté la vie dans son bureau, à Damas.
Le ministre de l'Intérieur de la Syrie, Ghazi Kanaan, s'est suicidé dans son bureau de Damas, mercredi.
C'est l'agence de presse officielle SANA qui a d'abord rapporté la nouvelle, confirmée peu après par le conseil des ministres syriens.
M. Kanaan faisait partie des hauts responsables syriens interrogés dans le cadre de la commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, en février dernier. Le rapport de la commission doit d'ailleurs être remis au secrétaire général des Nations unies d'ici la fin octobre.
Ghazi Kanaan, 63 ans, a été nommé ministre de l'Intérieur en octobre 2004. Il a dirigé le renseignement militaire syrien au Liban, et a donc agi en tant que responsable du pays, pendant 20 ans.
Quelques heures avant de s'enlever la vie, M. Kanaan répondait, à la radio, à des questions sur des sommes d'argent qu'il aurait reçues de Rafic Hariri lorsqu'il était à la tête du renseignement syrien.
« Tout cela vise à me nuire et à nuire à Rafic Hariri, a-t-il affirmé. Nous entretenions des relations d'affection et de respect mutuel avec le Liban. Nous avons servi les intérêts du Liban avec dignité. Ceci est ma dernière déclaration. »
Dans un entretien avec un quotidien libanais précédant sa rencontre avec le chef de la commission, Dethley Mehlis, en juillet dernier, M. Kanaan affirmait ne détenir aucune information sur l'assassinat, parce que ses services de renseignement étaient plutôt préoccupés par le retrait des troupes syriennes du Liban.
La mort de l'ex-premier ministre du Liban, le 14 février dernier, a précipité le processus de retrait des forces armées syriennes, après 29 ans d'occupation. Les manifestations populaires provoquées par l'assassinat d'Hariri et la pression internationale n'ont laissé aucun autre choix à Damas, qui a complété son retrait en avril dernier.
Bush lance un nouvel avertissement
Peu après le suicide de M. Kanaan, le président américain, George W. Bush, a lancé un nouvel avertissement à la Syrie. Il a exhorté Damas à sécuriser sa frontière avec l'Irak « pour mettre fin au transit d'attentats-suicide et de tueurs ».
Il a aussi demandé à la Syrie de se garder d'aviver les tensions entre Israéliens et Palestiniens. Enfin, il a appelé Damas à coopérer pleinement à l'enquête sur le meurtre de M. Hariri.