Désastre sanitaire dans les réserves
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Pas moins de 76 communautés autochtones du pays sont aux prises avec des problèmes graves d'eau potable, selon des informations recueillies par le réseau anglais de Radio-Canada.
La qualité de l'eau laisse à désirer dans la majorité des réserves amérindiennes du pays, selon une enquête effectuée par le réseau anglais de Radio-Canada.
Malgré les deux milliards de dollars dépensés par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien depuis cinq ans afin d'améliorer le réseau d'eau potable, plus des deux tiers des réserves doivent se contenter d'une eau considérée potentiellement « à risque » pour la santé, contre les trois-quarts en 2001.
De plus, 10 % de toutes les réserves du pays, soit 76 communautés, doivent faire bouillir leur eau potable avant usage, voire ne peuvent parfois même pas l'utiliser pour quoi que ce soit.
CBC a établi ces faits en comparant les données de 2001 de Santé Canada, obtenues par le biais de la Loi d'accès à l'information, à des données récentes.
Par ailleurs, 62 % des opérateurs de systèmes de traitement des eaux dans les communautés du pays ne sont pas entièrement certifiés selon les règles en vigueur, selon les données du ministère des Affaires indiennes.
La déplorable situation s'explique notamment par la désuétude partielle des systèmes de traitement des eaux existants, par la faible qualité des tests effectués pour évaluer la pureté de l'eau et par un manque de personnel qualifié.
En outre, Ottawa, qui finance la construction de ces systèmes de traitement, néglige trop fréquemment de former le personnel apte à en assurer le fonctionnement, selon Steve Hrudey, professeur à l'Université de l'Alberta et spécialiste de l'eau.
De plus, les lois et règles qui régissent le traitement de l'eau potable dans le pays n'ont pas leur équivalent dans les réserves.
Plusieurs leaders autochtones se plaignent aussi de ne pas avoir accès à du financement ou à des expertises nécessaires pour remédier à la situation.
La question de l'eau potable dans les territoires autochtones avait déjà pris le devant de la scène l'automne passé alors qu'une partie des résidents de la réserve ontarienne de Kashechewan avait été évacuée à la suite de la découverte de la bactérie E. Coli dans l'eau.
Environ 325 000 Amérindiens et non-Amérindiens vivent dans des réserves au Canada.
État des systèmes d'eau dans les réserves indiennes | |||
RÉGION | Nombre de systèmes de traitement d'eau | % des systèmes qui sont à risque (2004-2005) | % d'opérateurs certifiés (mars 2005) |
Alberta | 78 | 59% | 18% |
Atlantique | 18 | 100% | 6% |
C-B | 363 | 84% | 30% |
Manitoba | 111 | 46% | 74% |
Ontario | 294 | 71% | 22% |
Québec | 87 | 58% | 49% |
Sask. | 148 | 18% | 88% |
Yukon | 31 | 94% | 32% |
Canada | 1130 | 66% | 40% |