L'avion d'Arar s'est posé au Canada
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'avion qui a transporté Maher Arar en Jordanie s'est posé cette semaine au Canada, ce qui soulève des interrogations au sujet des déplacements à l'étranger des avions des services secrets américains.
L'avion Gulfstream dans lequel le Canadien Maher Arar a été transporté en Jordanie s'est posé la semaine dernière au Canada, selon la Presse canadienne.
L'atterrissage de l'appareil américain sur le sol canadien soulève une nouvelle fois des interrogations sur les déplacements hors des États-Unis des avions reliés aux services secrets.
Les données de vol obtenues par la Presse canadienne montrent que l'avion Gulfstream, dont le numéro d'identification est N259SK, a quitté l'aéroport international de Gander, à Terre-Neuve, lundi, à destination de Tampa, en Floride.
Le 8 octobre 2002, M. Arar, un Canadien d'Ottawa, a été transporté à bord du même appareil des États-Unis à Amman, en Jordanie. Il a ensuite été emmené jusqu'en Syrie où il a été emprisonné.
Pendant 10 mois, M. Arar aurait subi des tortures à Damas parce qu'il était soupçonné de terrorisme. Il a été libéré en 2003.
Des documents récemment rendus accessibles indiquent que 20 avions avec des liens présumés à la CIA ont effectué 74 vols au Canada depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001.
En outre, les données de vol recueillies par la Presse canadienne indiquent que, depuis le milieu de l'année 2005, au moins huit appareils différents, appartenant à des sociétés-écrans liées à la CIA, ont effectué des escales dans des aéroports canadiens de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nunavut, de l'Ontario et du Québec.
Une enquête est essentielle, selon Arar
Selon M. Arar, la présence au Canada de l'avion qui l'a transporté souligne l'importance d'une enquête sur ces escales.
Il doit d'ailleurs se rendre en Belgique, le 23 mars, afin de témoigner devant une commission d'enquête du Parlement européen au sujet des détentions et transports illégaux de prisonniers par les services secrets américains.
Les autorités canadiennes ont refusé de garantir la sécurité de M. Arar durant ce déplacement, mais elles ont néanmoins envoyé une note diplomatique en Belgique à propos de son intention.