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Les Communes présentent leurs excuses

Radio-Canada

Les députés adoptent à l'unanimité une motion d'excuse à l'endroit de Maher Arar. Pendant ce temps, celui-ci demande à Washington de reconnaître les conclusions du rapport O'Connor et de laver son nom.

La Chambre des communes a adopté une motion, mercredi, dans laquelle elle s'excuse auprès de Maher Arar pour les mauvais traitements qu'il a subis. La motion, une initiative du député du Bloc québécois Michel Gauthier, a été adoptée à l'unanimité et dans l'enthousiasme.

Le ministre des Transports, Lawrence Cannon, a cependant précisé que cette motion n'engageait pas le gouvernement conservateur. Il a expliqué que lui et ses collègues conservateurs l'avaient appuyée à titre de parlementaires, et non de membres du parti au pouvoir.

Par ailleurs, deux jours après la publication du rapport d'enquête qui l'a blanchi de tout soupçon, Maher Arar a demandé que l'administration américaine en reconnaisse les conclusions et lave son nom.

C'est ce qu'il a affirmé dans une entrevue télévisée accordée mercredi à la chaîne américaine d'information en continu CNN.

Le journaliste américain a demandé à M. Arar s'il blâmait la Gendarmerie royale du Canada, qui a fourni de fausses informations à son sujet aux autorités américaines, pour sa déportation en Syrie, où il a été torturé. « Le rapport d'enquête établit que les Américains ont vraisemblablement fondé leur décision de m'envoyer en Syrie sur ces fausses informations, mais cela n'absout pas pour autant les responsables américains qui ont pris cette décision », a répondu l'ingénieur canadien.

« Ce sont eux, au bout du compte, qui ont décidé de m'envoyer dans un pays qu'ils reconnaissaient eux-mêmes comme pratiquant la torture », a-t-il précisé.

« Nous ne sommes pas responsables »

CNN a demandé au Procureur général des États-Unis, Alberto Gonzales, sa réaction au rapport O'Connor. Des extraits de cette entrevue ont été diffusés pendant l'entretien avec Maher Arar.

M. Gonzales, l'équivalent américain du ministre de la Justice au Canada, s'est vu demander si son département, qui a permis sa déportation en Syrie, devait des excuses à M. Arar. « Nous ne sommes pas responsables de son envoi en Syrie », a-t-il déclaré, tout en admettant n'avoir pas lu les conclusions du commissaire O'Connor.

Il a précisé que M. Arar avait été déporté en vertu des lois américaines sur l'immigration après avoir été détenu, initialement, parce que son nom apparaissait sur une « liste de terroristes ».

Entorses aux droits fondamentaux

« Je crois que [M. Gonzales] omet certains faits », a réagi M. Arar. « Le fait que je voyageais avec un passeport canadien [...], que j'aie demandé de ne pas être envoyé en Syrie, où je serais torturé [...] Mon histoire illustre les entorses aux droits fondamentaux faites depuis le 11 Septembre », a encore dit M. Arar, rappelant que les procédures normales n'avaient pas été suivies dans son cas, les autorités américaines lui ayant notamment interdit de parler à son avocat comme il se devait, ou encore d'avertir sa famille de ce qui lui arrivait.

« Je pense que ce n'était pas une simple erreur », a déclaré M. Arar quand son intervieweur lui a fait valoir que, dans la « guerre contre la terreur », des erreurs pouvaient être commises. « C'était une tentative délibérée de m'envoyer en Syrie pour que je donne certaines informations sous la torture », a-t-il ajouté.

M. Arar a rappelé que, torturé dans les geôles syriennes, il avait été sommé de donner des informations intéressant les services de sécurité américains et canadiens.

Une demande d'enquête déposée au Congrès

Le représentant démocrate Edward Markey a annoncé mercredi avoir déposé une demande d'enquête officielle sur l'affaire Arar auprès de cinq commissions compétentes du Congrès américain.

« Le Canada a mené son enquête sur l'affaire Maher Arar, maintenant il faut qu'on ait une enquête ici aux États-Unis, puisque le Congrès républicain a jusqu'à présent refusé d'exercer le moindre contrôle réel sur la politique du président de sous-traiter la torture », a-t-il déclaré.

Si ces commissions n'endossent pas la demande d'enquête de M. Markey, le parlementaire pourrait forcer un vote en séance plénière, sans doute en novembre ou décembre.

Le silence de Zaccardelli

Par ailleurs, le grand patron de la GRC, Giuliano Zaccardelli, n'a pas encore commenté publiquement le rapport du juge O'Connor. Il a fait parvenir une note interne à tous ses employés, dans laquelle il dit que la police fédérale n'a pas participé ou donné son accord à la décision des États-Unis de déporter Maher Arar en Syrie. Toutefois, la note ne fait aucune allusion au manque de professionnalisme de la GRC, soulevé dans le rapport.

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