Énergie et sécurité
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Devant l'influent Economic Club de New York, le premier ministre Stephen Harper qualifie le Canada de superpuissance énergétique et soutient que le pays peut jouer un rôle majeur contre le terrorisme sur le plan international.
Le premier ministre Stephen Harper s'est envolé pour New York, mercredi après-midi, afin d'assister à la 61e Assemblée générale des Nations unies, jeudi.
Dans un discours prononcé mercredi soir devant l'Economic Club de New York, M. Harper a demandé aux États-Unis de reconnaître l'importance du Canada à titre de superpuissance sur le plan énergétique. Donnant l'exemple des sables bitumineux de l'Alberta, il a qualifié le Canada de « force stable et positive, capable d'une grande contribution en ces temps difficiles ».
Le premier ministre a pris un ton à la fois ferme et amical pour expliquer que le Canada entend aussi être un acteur de premier plan sur la scène mondiale, donnant l'exemple de l'Afghanistan.
« Je veux qu'il soit clair que le Canada est déterminé à jouer un rôle important dans le monde. Notre désir de prospérité et de sécurité, nos valeurs de liberté, de démocratie, de droits de l'homme, de primauté du droit sont, de l'avis de notre gouvernement, non seulement un héritage que nous partageons, mais aussi le destin commun de toute l'humanité », a-t-il dit.
Il s'est également montré très dur à l'égard du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, l'accusant d'avoir prêché pour un génocide envers Israël et le peuple juif, et que cela devait être condamné par le monde entier. Il a ajouté que si Téhéran ne se pliait pas bientôt à la résolution des Nations unies qui exigent que le pays cesse d'enrichir de l'uranium, l'ONU n'aurait d'autre choix que de prendre des mesures contre l'Iran.
Stephen Harper a demandé à son auditoire de 625 personnes, largement composé de gens d'affaires, de faire pression sur le Congrès pour qu'il abandonne ou retarde son projet d'obliger toutes les personnes qui franchiront la frontière américaine d'avoir un passeport. Cette mesure sera graduellement mise en place à compter de janvier 2008.
« Notre frontière ne doit pas être perçue comme un mur où s'arrête la sécurité nationale d'un pays et où commence celle de l'autre. [...] Nous croyons que cette initiative nous séparera, précisément au moment où nous devons collaborer plus étroitement pour confronter les défis économiques et de sécurité de la planète », a soutenu M. Harper.
En outre, il a dit comprendre les préoccupations des États-Unis pour leur sécurité: « Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le Canada a mis en place de nombreuses mesures pour s'assurer que les terroristes ne mettront pas les pieds chez nous. Nous avons augmenté les ressources financières et le personnel de première ligne pour améliorer notre sécurité. » Les responsables américains ont souvent critiqué la frontière « poreuse » du Canada, et jugé ses lois sur l'immigration trop faibles.
L'Economic Club de New York est une tribune qui a l'habitude de recevoir des premiers ministres du Canada. Paul Martin et Jean Chrétien y ont été reçus, mais le dernier premier ministre conservateur qui y a fait un discours est Brian Mulroney, il y a 21 ans.
Jeudi, le premier ministre prononcera sa première allocution devant l'Assemblée générale de l'ONU. Il entend y présenter le Canada comme un important acteur sur la scène internationale, et défendre la mission de l'OTAN en Afghanistan. Auparavant, Stephen Harper rencontrera le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et la présidente du Chili, la socialiste Michelle Bachelet.