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Levée de boucliers au Québec

Radio-Canada

Après de vives réactions, la gouverneure générale nuance ses propos au sujet de l'isolement du Québec par rapport au reste du Canada.

Les propos de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, qui a reproché aux Québécois d'être « très déconnectés du reste du Canada », ont fait réagir la classe politique québécoise.

Le chef de l'opposition officielle à Québec, André Boisclair, ne s'est pas gêné pour inviter la gouverneure générale à un peu plus de discrétion. « Elle n'est élue par personne, elle nous coûte une fortune, alors la moindre des choses, ce serait d'avoir un peu de modestie et de retenue! » a-t-il lancé.

« Celle qui est déconnectée, c'est la gouverneure générale, a-t-il ajouté. Elle devrait retourner aux livres d'histoire et nous expliquer comment il se fait que le gouvernement fédéral a imposé une constitution contre la volonté de l'Assemblée nationale, il y a 25 ans. »

M. Boisclair a même jugé que la fonction de gouverneure générale était dépassée. « Mme Jean confond les rôles, a-t-il poursuivi. Si elle veut sauter dans l'arène politique, qu'elle se présente pour être députée à l'Assemblée nationale. Jamais la reine d'Angleterre n'aurait eu de tels propos sur l'Écosse, par exemple! »

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Jean Dorion, estime que le rapport du Québec avec le reste du monde est tout à fait normal pour un peuple. « Pourquoi faudrait-il absolument se centrer sur le Canada? » demande-t-il.

M. Dorion a également tourné en dérision les commentaires de la gouverneure générale qui disaient que lorsque le Québec tourne le dos au Canada, cela nuit à l'unité nationale. Le président de la SSJB croit que le Québec « n'est pas là pour faire la gloire et l'honneur du Canada ».

Le ministre des Affaires intergouvernementales du Québec, Benoît Pelletier, convient pour sa part que la province n'est peut-être pas assez ouverte à ce qui se passe ailleurs au Canada. Cependant, il ajoute que l'inverse est également vrai.

« Plusieurs Canadiens anglais voient la spécificité du Québec comme un obstacle à l'unité canadienne, alors que c'est le contraire. C'est un atout », dit-il.

Il souligne par ailleurs que son gouvernement a fait des efforts pour rapprocher les provinces, notamment en créant le Conseil de la fédération en 2003.

Michaëlle Jean rectifie le tir

La gouverneure générale a tenté de désamorcer la controverse suscitée par ses propos. Dimanche après-midi, Michaëlle Jean a affirmé qu'il n'y avait pas que les Québécois qui connaissaient mal leurs voisins.

« C'est une situation qui est générale. Et je vous dirai que les gens de la Colombie-britannique auraient intérêt aussi à mieux connaître ceux de Terre-Neuve-et-Labrador. De la même façon que les gens du Manitoba auraient intérêt à mieux connaître aussi ce qui se passe au Québec », a-t-elle dit à l'occasion d'une journée portes ouvertes à la Citadelle de Québec.

La gouverneure générale estime que la géographie canadienne contribue à entretenir ce problème de communication. « Notre défi dans ce pays, c'est de vaincre cet immense territoire qui nous sépare. [...] Nous partons peut-être avec des a priori les uns par rapport aux autres et nous prenons très peu la possibilité de faire connaissance et de travailler ensemble », a-t-elle ajouté.

Dans une entrevue accordée à la Presse canadienne pour souligner le premier anniversaire de son mandat à la tête de l'État canadien, le 27 septembre 2006, Mme Jean a déclaré samedi que les Québécois étaient tournés vers l'Europe et le reste du monde au détriment du Canada anglais.

Mme Jean trouve qu'il est temps pour les Québécois d'arrêter de chercher ce qui les distingue. Selon elle, « les Québécois sont très déconnectés du reste du Canada ». Cette attitude est dépassée, poursuit-elle, et il vaudrait mieux que les Québécois, « dans l'état actuel du monde, réalisent qu'on peut, au Canada, rassembler nos efforts ».

Elle a d'ailleurs repris cette réflexion dans une autre entrevue, cette fois à l'émission Les coulisses du pouvoir, diffusée dimanche sur les ondes de Radio-Canada, en précisant que « dans l'atomisation, on est fichus ».

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