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Le compte à rebours est commencé

Radio-Canada

Le premier ministre Paul Martin doit se rendre à la résidence de la gouverneure générale pour lui demander de dissoudre la Chambre des communes. Il annoncera ensuite la date des élections, vraisemblablement le 23 janvier.

À Ottawa, les députés de la Chambre des communes ont adopté lundi soir une motion de défiance, entraînant la chute du gouvernement libéral minoritaire de Paul Martin.

La motion de défiance, déposée jeudi dernier par le chef conservateur Stephen Harper, a été adoptée par 171 voix pour et 133 voix contre.

Ce matin, le premier ministre Paul Martin se rendra chez la gouverneure générale, Michaëlle Jean, pour lui demander de dissoudre la Chambre et de déclencher les élections.

La campagne électorale risque d'être une des plus longues. Selon diverses informations, le premier ministre aurait arrêté son choix sur le 23 janvier comme date du scrutin, ce qui représente une campagne de huit semaines. Il y aura probablement une trêve d'environ une semaine autour de Noël et du Nouvel An.

À la dissolution de la Chambre, les libéraux détenaient 133 sièges, les conservateurs 98, les bloquistes 53 et les néo-démocrates 18. Il y avait également quatre députés indépendants et deux sièges vacants. Le Parti vert n'a fait élire aucun député, mais a obtenu 4,3 % des votes aux dernières élections fédérales, le 28 juin 2004.

C'est la première fois depuis 1963 qu'une motion de défiance non liée au budget est adoptée par le Parlement fédéral. À l'époque, le gouvernement minoritaire conservateur de John Diefenbaker avait perdu un vote de confiance sur l'utilisation d'armes nucléaires par le Canada.

Projets de loi morts au feuilleton

La chute du gouvernement Martin entraîne la mort au feuilleton de plusieurs projets de loi, dont:

  • La décriminalisation de la possession de petites quantités de marijuana;
  • Des modifications au Code criminel visant à l'adapter aux situations de conduite avec facultés affaiblies causées par la consommation de drogue;
  • Une réforme du droit d'auteur qui criminalise l'échange de fichiers musicaux et cinématographiques sur Internet;
  • Le durcissement du Code criminel à l'endroit des individus qui s'adonnent à des courses de voitures dans les rues;
  • L'augmentation des pouvoirs d'enquête des services policiers, qui leur permettra d'obtenir sans mandat des renseignements personnels sur les internautes et usagers de téléphones cellulaires.
  • Les commandites au coeur des débats

    Le scandale des commandites sera sans aucun doute un thème central de la campagne électorale. L'électorat risque donc d'avoir l'impression d'une redite de la campagne de juin 2004, où « l'argent sale » versé à des amis du Parti libéral du Canada avait eu un impact important sur les résultats du vote.

    Les conservateurs ont déjà commencé à enfoncer le clou, en reliant les libéraux à la corruption. « La question que devront se poser les Canadiens en allant voter, c'est: quel parti pourra changer le gouvernement et faire le vrai ménage? » a déclaré le chef conservateur, Stephen Harper, la semaine dernière.

    « Les prochaines élections vont vous donner la possibilité de sanctionner la corruption, le mépris, la culture libérale incarnée par ce parti et ses députés », a fait valoir de son côté le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

    Les libéraux répondront à ces attaques en affirmant que le juge John Gomery a blanchi le premier ministre Paul Martin de toute responsabilité et que son gouvernement a déjà mis en oeuvre une série de mesures pour redresser la situation.

    La stratégie électorale des libéraux sera également centrée sur l'unité nationale, dans le but de conquérir le vote fédéraliste au Québec et de projeter une image de fermeté à l'égard des souverainistes québécois aux yeux du reste du Canada.

    L'environnement, le financement des programmes sociaux et le logement social seront aussi des thèmes abordés lors de cette campagne.

    Stephen Harper joue son avenir politique

    De son côté, le chef conservateur Stephen Harper risque de jouer son avenir politique durant la campagne électorale. En effet, une course à la direction du Parti conservateur sera sans aucun doute réclamée si ses troupes ne forment pas le prochain gouvernement.

    Selon de nombreux analystes, Stephen Harper s'est affaibli en échouant dans sa tentative de renverser le gouvernement, au printemps dernier. L'alliance de M. Harper avec le chef bloquiste a été mal perçue au Canada anglais, et la défection de Belinda Stronach au profit des libéraux a permis au gouvernement Martin de survivre.

    Le Parti conservateur a mis beaucoup de soins à recentrer son programme politique. Lors du congrès qui s'est tenu en mars, à Montréal, les militants ont adopté des résolutions visant à appuyer le bilinguisme officiel et à mettre un terme au débat larvé sur l'avortement. Ils ont toutefois rejeté la reconnaissance du mariage gai.

    Durant la campagne, le parti misera beaucoup sur la résolution du déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces pour séduire l'électorat québécois.

    Le Bloc québécois a le vent dans les voiles

    Le Bloc québécois peut entrer en campagne électorale en toute confiance. Au Québec, le parti de Gilles Duceppe est largement en tête dans les sondages. Les bloquistes se soucient seulement de savoir s'ils feront mieux qu'en 2004.

    Durant la campagne électorale, le Bloc québécois mettra l'accent sur deux thèmes incontournables pour le Québec: la bonification du régime de l'assurance-emploi jumelée à la création d'une caisse indépendante, et le déséquilibre fiscal.

    NPD: éviter le scénario de 2004

    De son côté, le Nouveau Parti démocratique (NPD) aura fort à faire pour éviter une répétition du scénario de juin 2004.

    Le parti néo-démocrate a été victime du vote stratégique de ses partisans, qui ont été effrayés à l'idée d'élire un gouvernement conservateur. Résultat: le NPD a perdu 12 sièges par moins de 1000 voix et n'a fait élire que 19 députés, ce qui était insuffisant pour obtenir la balance du pouvoir à Ottawa.

    Au printemps dernier, les néo-démocrates ont appuyé les libéraux en échange de modifications au budget. Ainsi, les 4,6 milliards de dollars d'avantages fiscaux consentis aux grandes entreprises ont été transférés à des programmes sociaux.

    Au cours de la campagne électorale, le chef néo-démocrate Jack Layton vantera ce « premier budget » du NPD et défendra le système public des soins de santé.

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