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Les syndicats sont furieux

Radio-Canada

Les grandes centrales syndicales du Québec condamnent à l'unanimité le coup de force du gouvernement Charest et poursuivent leurs manifestations.

Indignés par les manoeuvres du gouvernement Charest, qui a suspendu la session parlementaire pour imposer une loi spéciale et des conditions de travail aux employés de l'État, les syndicats appellent leurs membres à poursuivre les moyens de pression déjà planifiés.

Les grèves tournantes du front commun CSN-FTQ ont donc eu lieu jeudi dans plusieurs régions, dans les milieux de la santé, de l'éducation et d'autres domaines du secteur public. Une manifestation a également le Parlement, à Québec. Au total, 43 000 syndiqués ont débrayé.

À Montréal, ce sont les employés de soutien des écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et de la Commission scolaire English Montréal étaient en grève.

Réactions indignées

Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Henri Massé, estime que cette loi spéciale mérite « d'être défiée à tour de bras ».

Il envisage un programme d'action de la part de son organisation. « Notre monde va s'en rappeler longtemps, a-t-il ajouté, et on va s'organiser pour que le gouvernement s'en rappelle longtemps aussi. »

En conférence de presse, M. Massé s'est dit convaincu que le gouvernement visait à baisser les impôts « qu'il sera venu chercher sur le dos des salariés de la fonction publique ».

La présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, estime que le dépôt de ce projet de loi est un geste partisan, qui a pour but de permettre aux libéraux de mettre des dossiers chauds derrière eux avant de commencer l'année 2006.

Elle ajoute que le gouvernement désinforme la population en parlant d'un trop grand écart entre les demandes salariales des syndicats et la capacité de payer des Québécois. Selon elle, rien ne justifiait la fin abrupte des négociations.

Mme Carbonneau a promis une riposte. « On va se donner un plan de match pour s'assurer qu'on fasse payer à ce gouvernement le prix du geste ignoble, odieux qu'il vient de poser, non seulement à l'égard des salariés, mais à l'égard des valeurs démocratiques. », a-t-elle lancé.

Québec n'a jamais eu l'intention de négocier, selon le SFPQ

Au Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), on s'est dit outré.

Son président, Michel Sawyer, a déclaré que le gouvernement n'avait « jamais eu l'intention de négocier la politique salariale » avec les employés de l'État.

Qualifiant d'« inadmissible et d'« inacceptable » l'attitude gouvernementale, il a fait allusion à des actions communes des grandes centrales syndicales québécoises visant à « faire payer la facture de son arrogance » au gouvernement.

De son côté, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, a promis une réaction « qui portera », dont la nature et la durée sont à définir. Il entend « attaquer la loi spéciale et ceux qui l'ont adoptée », dans le respect des principes démocratiques.

Réaction canadienne

La présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, Michèle Demers, qualifie le geste du gouvernement Charest d'odieux.

« Il est scandaleux de poser un geste aussi ignoble, qui fait fi des droits des employés à la négociation collective. Jean Charest répète les erreurs faites par Gordon Campbell en Colombie-Britannique. Les gestes du gouvernement Charest ne servent qu'à jeter de l'huile sur le feu. Imposer des conditions salariales ne règle en rien le dossier de la parité salariale. Il devrait avoir honte », dit-elle.

Par ailleurs, Mme Demers invite Jean Charest à reprendre les discussions avec les syndicats des employés de l'État. « C'est par le biais de la négociation collective, soit en se parlant, que les parties pourront s'entendre sur les conditions de travail », a-t-elle indiqué.

L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada est un syndicat qui représente 50 000 employés professionnels et scientifiques dans le secteur public au pays.

L'AQCPE outrée

Pour sa part, l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) est scandalisée par l'intention du gouvernement de faire adopter le projet de loi 124 en bloc, sans en faire l'étude article par article.

Le ministre libéral Jacques Dupuis a justifié cette mesure en soutenant qu'une entente était intervenue entre l'AQCPE et la ministre de la Famille, Carole Théberge, quant à la mise en oeuvre du projet de loi. « Évidemment, pour qu'on puisse le mettre en oeuvre, il faut l'adopter », a ajouté M. Dupuis.

Or, l'AQCPE souligne que jamais elle n'a conclu d'entente, ni approuvé le projet de loi. Elle ajoute avoir simplement salué l'ouverture de la ministre, mais qu'il restait encore beaucoup de travail à faire.

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