Harper veut agir vite

Le premier ministre désigné, qui sera assermenté le 6 février, réitère son intention de procéder rapidement à la réalisation de ses principales promesses, et il prend ses distances avec la Maison-Blanche.

Le premier ministre désigné, Stephen Harper, a tenu son premier point de presse depuis sa victoire électorale de lundi.

M. Harper, qui a choisi de prendre la parole d'abord en français, a indiqué son intention d'agir rapidement dans la mise en oeuvre de ses cinq priorités principales, à savoir:

M. Harper a dit que depuis lundi, il a parlé à plusieurs chefs de gouvernement, dont le président George W. Bush, le président du Mexique Vicente Fox et le premier ministre britannique Tony Blair.

Il a aussi eu des entretiens avec le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, et il doit rencontrer le chef d'état-major des Forces canadiennes, Rick Hillier.

Relations avec Washington

Concernant la succession de Frank McKenna à l'ambassade du Canada à Washington, il a indiqué qu'il était de tradition que le titulaire de cette fonction importante soit une personne très proche du premier ministre. Le bruit court que M. Harper envisagerait de nommer à ce poste l'ancien chef du Parti réformiste Preston Manning.

Interrogé sur de récentes déclarations de l'ambassadeur des États-Unis, David Wilkins, au sujet de l'Arctique, M. Harper a déclaré que son gouvernement défendrait la souveraineté canadienne. « Les États-Unis défendent leur souveraineté, nous défendrons la nôtre. Nous tenons notre mandat de la population canadienne et non de l'ambassadeur des États-Unis », a-t-il déclaré.

Mercredi, l'ambassadeur Wilkins a déclaré que le gouvernement américain s'opposait au projet du premier ministre Harper de déployer des brise-glace militaires dans l'Arctique pour en assurer la sécurité et y affirmer la souveraineté du Canada.

Alors qu'il prenait la parole à l'université Western Ontario à London, l'ambassadeur a affirmé que Washington ne reconnaissait pas la souveraineté du Canada sur les eaux de l'Arctique, pas plus que la plupart des autres pays.

Le 22 décembre, en pleine campagne électorale, M. Harper a annoncé qu'un gouvernement conservateur investirait 3,5 milliards de dollars pour assurer la souveraineté canadienne sur l'Arctique. Son plan prévoit la construction de trois brise-glace militaires et d'un port d'attache à Iqaluit.

Il a aussi promis la mise en place dans les eaux arctiques d'un réseau de détecteurs sous-marins pour garder l'oeil sur les navires étrangers, en plus d'affecter des avions à la surveillance du ciel nordique.

Cabinet

Concernant la composition de son Cabinet, qui sera annoncée le 6 février, il a dit que son gouvernement traduirait l'« unité et la diversité » du pays. Il reconnaît qu'il aurait souhaité voir un plus grand nombre de candidates aux dernières élections, mais selon lui celles qui ont été élues sont « d'un calibre remarquable ».

À Rideau Hall

Plus tôt en matinée, le premier ministre désigné a effectué la visite d'usage chez la gouverneure générale, Michaëlle Jean, qui lui a demandé officiellement de former un gouvernement.

La rencontre a duré quelque 25 minutes et se serait déroulée en français.

Au cours de cette visite protocolaire, M. Harper a informé la gouverneure générale du cheminement du processus de transition mis en branle à la suite de la victoire conservatrice au scrutin de lundi.

Il a annoncé à Mme Jean que la passation des pouvoirs aura lieu le lundi 6 février et que le même jour, il annoncera la composition de son premier gouvernement.

M. Harper a par ailleurs été admis en soirée à l'urgence de l'Hôpital général d'Ottawa pour une crise d'asthme. Son directeur des communications a précisé qu'il n'avait pas été hospitalisé et qu'il était de retour à la résidence officielle du chef de l'opposition.

Depuis lundi, M. Harper est à la tête d'un gouvernement minoritaire avec 124 députés, face à 103 députés libéraux, 51 bloquistes et 29 néo-démocrates. Les Communes comptent aussi un indépendant.