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La réponse de Québec ne fait pas l'unanimité

Radio-Canada

Les propositions du gouvernement Charest en réponse au jugement de la Cour suprême dans le dossier Chaoulli suscitent des réserves, notamment de l'opposition péquiste et des associations de protection des malades.

Les réactions étaient nombreuses, jeudi, après l'annonce des propositions du gouvernement Charest face au jugement de la Cour suprême sur la place du secteur privé en santé.

Le chef du Parti québécois, André Boisclair, s'est dit soulagé que Québec ait décidé de limiter la portée de l'arrêt Chaoulli. M. Boisclair a cependant dénoncé l'absence de nouveaux investissements et d'idées neuves.

Selon le chef péquiste, les propositions du ministre de la Santé, Philippe Couillard, ne répondent pas à la vraie question, qui consiste à savoir si des services privés financés par l'État améliorent l'accès aux services et leur qualité.

Pour le chef de l'Action démocratique du Québec, les propositions du gouvernement Charest ne vont pas régler le problème des listes d'attente. Mario Dumont, qui a ridiculisé l'annonce de 20 millions de dollars du ministre Couillard, estime qu'on doit permettre aux Québécois qui le veulent de souscrire une assurance privée pour payer les coûts des soins de santé.

Le nouveau parti de gauche, Québec solidaire, salue lui aussi la décision de Québec de limiter l'accès au secteur privé. Le parti s'inquiète toutefois de l'instauration de cliniques privées affiliées ainsi que de la possibilité de souscrire une assurance privée.

Québec solidaire soutient que ces solutions ne résoudront en rien les problèmes de délais d'attente.

De plus, le parti affirme que ces cliniques privées s'installeront principalement dans les grands centres urbains, et que les gens vivant en régions n'y auront pas accès.

Au lieu des cliniques privées, Québec solidaire privilégie des cliniques chirurgicales spécialisées sans but lucratif ou encore coopératives.

Au niveau fédéral, le ministre de la Santé, Tony Clement, a lui aussi réagi à la décision de Québec. M. Clement se dit particulièrement intéressé par les mesures envisagées pour garantir les chirurgies dans des délais raisonnables.

Le ministre souligne toutefois que toute innovation dans le domaine de la santé ne doit pas contrevenir à l'accessibilité et à l'universalité des soins de santé.

De son côté, le Regroupement provincial des comités des usagers s'est déclaré soulagé que le gouvernement du Québec limite l'accès au privé. Selon son président, Jean-Marie Dumesnil, le plus important est de permettre aux patients de consulter un médecin.

Pour sa part, le Conseil pour la protection des malades estime que le privé prendra une plus grande place à long terme dans le système de la santé. Il déplore le jugement de la Cour Suprême, mais convient que le gouvernement n'avait plus le choix d'agir.

Les propositions du gouvernement Charest inquiètent aussi la Coalition solidarité santé. Dénonçant des choix idéologiques, la Coalition se demande comment le ministre Couillard peut défendre le système public tout en ouvrant la porte à l'assurance privée et aux interventions chirurgicales dans des cliniques privées.

La Fédération des médecins spécialistes du Québec rappelle qu'il est important d'alléger toutes les listes d'attente. Elle estime, du même souffle, qu'il n'y a pas assez de fonds investis pour régler réellement le problème.

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a fait remarquer qu'il n'y avait pas que le problème des listes d'attente à régler. Elle rappelle qu'il y a aussi l'attente avant de voir son médecin de famille et avant d'avoir son nom sur une liste. Ces délais causent bien souvent des problèmes dans le système de santé, estime la fédération.

Quant au Dr Jacques Chaoulli, qui est à l'origine de la bataille judiciaire qui a mené à la décision de la Cour suprême, il salue la réduction des délais d'attente, mais déplore que cette mesure se limite à certains types d'opérations et qu'elle ne profitera qu'à un petit groupe de patients. « Des patients vont continuer à mourir », a-t-il déclaré.

M. Chaoulli a par ailleurs suggéré la mise sur pied d'un organisme indépendant pour s'assurer de la qualité des services offerts.

En réponse au controversé jugement, Québec veut désormais garantir, avec la participation du privé, l'accès à certains services médicaux spécialisés. Cette garantie s'appliquerait à la radio-oncologie, aux soins cardiaques ainsi qu'aux opérations des genoux et des hanches et celles pour soigner des cataractes.

Le Québec serait doté de cliniques privées affiliées à des centres hospitaliers publics, où les patients recevraient des soins payés par l'assurance maladie. Ces propositions seront débattues en commission parlementaire au cours du mois d'avril.

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