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Des réactions opposées

Radio-Canada

Les écologistes et le Parti québécois dénoncent le projet de vendre des terrains du parc national à des intérêts privés. De leur côté, les gens d'affaires se réjouissent.

Les réactions ont fusé après l'annonce du gouvernement Charest concernant le développement résidentiel au mont Orford. Québec a l'intention de vendre les 85 hectares de terrains actuellement loués par le centre de ski et le terrain de golf en vue de permettre la construction résidentielle au bas des pistes.

Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a qualifié le projet de « développement de cow-boy » qui « répond davantage à l'intérêt politique qu'à l'intérêt public ».

Selon lui, le projet sent l'improvisation. Il craint aussi un effet spéculatif dans la région. Il compte réclamer une consultation publique dès le dépôt du projet de loi à l'Assemblée nationale.

M. Boisclair était accompagné du maire du canton d'Orford, Pierre Rodier, qui dénonce également le projet. « On va soustraire du patrimoine québécois l'une des plus belles parties d'un parc national pour donner ça à des intérêts privés, qui vont faire de l'argent sur le dos des citoyens du Québec », a-t-il dit.

M. Rodier qualifie la stratégie de Québec de machiavélique. « Le territoire est occupé par des gens qui ont une valeur foncière, d'accord, mais aussi un sentiment d'appartenance à cette municipalité, affirme-t-il. Ils vont voir venir le gouvernement, ils vont se débattre. »

Mulcair aurait approuvé le projet

De son côté, le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, remet en question la rapidité de la décision sur le mont Orford. Il estime que Claude Béchard a remplacé Thomas Mulcair au Développement durable et à l'Environnement « pour faire ce que le premier ministre lui demandait ».

Selon certaines sources, l'ancien ministre Mulcair était réticent au projet de développement. Certains croient même que cette opposition lui aurait coûté son poste.

Toutefois, selon la Presse canadienne, M. Mulcair avait bel et bien approuvé le projet annoncé lundi. La proposition aurait été retenue une dizaine de jours avant le remaniement du 27 février.

Les écologistes en furie

Du côté des écologistes, la réaction n'a pas tardé. La présidente de l'organisme Memphrémagog Conservation, Gisèle Benoît, a accusé Québec de se soustraire à ses responsabilités de préservation de la faune et de la flore.

« C'est une perte de 85 hectares de terre protégée, d'arbres matures qui seront coupés pour faire de la construction d'habitation », déplore-t-elle.

Avec l'argent provenant de la vente des terrains, une somme estimée à 16 millions de dollars, Québec s'engage à doubler au cours des prochaines années la superficie du parc national. Les écologistes doutent que cet argent soit suffisant, puisque l'évaluation foncière de ces terrains s'élève à 442 millions.

L'argument économique

De son côté, le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Claude Béchard, doit défendre son projet. Il dit vouloir corriger une erreur historique: un parc public voué à la préservation de la faune et de la flore ne peut héberger un centre de ski et un terrain de golf.

« Nous voulons ainsi créer les conditions permettant au secteur privé de prendre en charge un équipement que le gouvernement n'a pas à gérer, de le développer et d'en assurer la viabilité », maintient-il.

Le maire de Magog, Marc Poulin, voit dans le projet de belles perspectives économiques pour la région. « Un emploi 12 mois par année en tourisme, on ne voit pas ça à bien des endroits. Pour nous, c'est une excellente nouvelle », a-t-il déclaré.

Le promoteur de Mont-Orford Inc, actuel gestionnaire du centre de ski, André Lespérance, se réjouit du fait que la vente des terrains se fera par appel d'offres public - auquel il entend participer. « C'est un principe qui est transparent, qui est équitable et qui va enlever de l'esprit de tout le monde le fait que quelques personnes aient pu bénéficier d'avantages quelconques dans ce processus », a commenté M. Lespérance.

De nombreux proches du premier ministre Jean Charest étaient liés au projet de 600 logements en copropriété de Mont-Orford Inc, dont l'ancien ministre Paul Gobeil et l'ex-président du groupe Everest, Claude Boulay, associé au scandale des commandites. M. Boulay a toutefois vendu ses parts dans le groupe il y a quelques semaines.

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