•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Boisclair critique Charest

Radio-Canada

Le chef péquiste dénonce l'opportunisme du réinvestissement en éducation postsecondaire annoncé par le gouvernement Charest. Le ministère de l'Éducation confirme que des négociations avec les universités sont en cours.

De passage à Longueuil, lundi, en vue de l'élection partielle dans Taillon, le chef du Parti québécois, André Boisclair, a répliqué au premier ministre Jean Charest, qui s'est engagé à augmenter le financement de l'éducation postsecondaire dès cette année.

L'attachée de presse du ministre de l'Éducation, Marie-Claude Lavigne, a d'ailleurs confirmé à La Presse que les négociations avec les recteurs des universités étaient déjà en cours et que des annonces seraient faites dans les prochaines semaines sur les montants qui leur seraient accordés dès cette année. Les libéraux avaient promis 240 millions aux universités lors de la campagne électorale de 2003.

Selon M. Boisclair, l'annonce faite dimanche par le premier ministre est empreinte d'opportunisme. Le chef péquiste reproche à M. Charest de changer de discours selon l'auditoire devant lequel il se trouve. Le premier ministre s'adressait à des étudiants lorsqu'il a fait son annonce.

M. Boisclair reproche également à Jean Charest de ne pas avoir chiffré ses engagements, de ne pas avoir dit quand les sommes seront disponibles ni comment le gouvernement entend les obtenir. Le chef du PQ estime donc que le premier ministre devra en faire plus s'il veut que la population croie ce genre de promesses.

« Jean Charest a l'obligation d'aller plus loin et de nous dire combien, de nous dire de quelle façon, d'autant plus que les [montants] qu'il nous annonce ne viendront pas sur l'exercice financier en cours, mais sur l'exercice 2007-2008, donc concrètement pas d'"argent neuf" », a dit M. Boisclair.

Le chef péquiste en a profité pour rappeler que si son parti était élu aux prochaines élections, il ferait de l'éducation sa priorité. M. Boisclair n'a toutefois pas voulu avancer de chiffres.

Les cégeps et universités enthousiastes

La Fédération des cégeps a reçu favorablement l'intention du premier ministre de réinvestir dans l'éducation postsecondaire dès cette année. Dans un communiqué, le PDG de la Fédération, Gaëtan Boucher, soutient que « la situation financière des collèges étant extrêmement précaire, cette annonce nous permet en quelque sorte d'entrevoir la lumière au bout du tunnel. »

M. Boucher ajoute que l'annonce de M. Charest constitue un signal encourageant même si le premier ministre n'a pas chiffré son engagement. La Fédération estime que les cégeps ont besoin d'un réinvestissement de 245 millions de dollars.

L'Université du Québec accueille elle aussi favorablement l'intention du gouvernement. Dans un communiqué, l'Université du Québec soutient que « c'est non seulement une bonne nouvelle, mais une intervention gouvernementale stratégique pour le Québec afin de demeurer compétitif dans un monde de plus en plus ouvert à l'économie du savoir. »

Les syndicats se méfient

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se montre quant à elle plus prudente et attend de voir la couleur de l'argent promis. « Ce n'est pas la première fois que Jean Charest fait de des promesses en matière d'éducation postsecondaire. Lors de la dernière campagne électorale, il avait fait de l'éducation une de ses grandes priorités: force est de constater que peu d'"argent neuf" a été injecté dans les collèges et universités depuis l'élection du Parti libéral, il y a trois ans », a affirmé Denise Boucher, vice-présidente du syndicat.

La CSN dit également être perplexe sur la marge de manoeuvre du gouvernement. « Comme par magie, le gouvernement trouve de l'argent, alors qu'il n'y a six mois, en pleine négociation avec ses employés du secteur public, il tentait par tous les moyens de convaincre les Québécoises et les Québécois qu'il n'avait aucune marge de manoeuvre », a ajouté la vice-présidente de la CSN.

Mme Boucher ajoute cependant que les besoins sont immenses dans le réseau de l'éducation postsecondaire et que l'annonce du premier ministre ne doit pas se transformer en « écran de fumée. » « Nous jugerons l'arbre à ses fruits », conclut-elle.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se dit elle aussi sceptique sur les intentions du gouvernement Charest. Selon la 3e vice-présidente de la CSQ, Diane Charlebois, l'annonce du premier ministre est davantage de l'opportunisme politique à la veille d'une campagne électorale qu'une volonté réelle de passer à l'action.

« Il reste malheureusement bien peu de crédibilité à M. Charest pour prendre de tels engagements puisque nos membres, de même que l'ensemble des Québécoises et des Québécois, se souviennent qu'il avait fait le même type de promesse en 2003 pour se faire élire, promesse qu'il n'a jamais tenue », a-t-elle soutenu.

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.