Le Bloc exige un débat d'urgence

Le chef bloquiste Gilles Duceppe estime que les parlementaires doivent débattre de la politique étrangère du gouvernement Harper avant que ce dernier ne prononce un discours aux Nations unies, le 20 septembre prochain.

Le Bloc québécois déplore, dans une lettre envoyée mardi au président de la Chambre de communes pour demander la tenue d'un débat d'urgence, que la politique étrangère du gouvernement Harper soit en rupture avec la tradition canadienne.

En effet, le bloquiste Michel Gauthier, signataire de la lettre, y écrit que les conservateurs se sont éloignés des positions historiques du pays en matière de politique étrangère, des positions « de médiation et d'équilibre ». Le gouvernement Harper, toujours selon M. Gauthier, a aussi fait fi « des principales valeurs des Québécois et des Canadiens, résolument pacifistes. »

Dans une entrevue au Globe and Mail, le chef bloquiste Gilles Duceppe a expliqué qu'un nombre grandissant de Québécois déplorait que Stephen Harper calque sa politique étrangère sur celle du président américain George W. Bush.

Selon lui, les positions américaines dans les conflits au Proche-Orient et en Afghanistan sont rejetées par une vaste majorité de Québécois.

Les travaux des Communes reprennent le 18 septembre et le premier ministre Harper doit prononcer, deux jours plus tard, un important discours aux Nations unies lors duquel il fera état de sa politique étrangère. Ce court délai entre les deux événements laisse bien peu de temps pour la tenue du débat d'urgence.

Le Bloc québécois est le deuxième parti, après le Nouveau Parti démocratique, à remettre en question l'engagement canadien en Afghanistan. Le chef néo-démocrate Jack Layton a demandé le retrait des troupes canadiennes actuellement déployées en Afghanistan.

À l'automne 2007, les militaires du 22e régiment, essentiellement composé de Québécois, composeront la majorité du contingent canadien en Afghanistan.