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Une rentrée mouvementée

Radio-Canada

Après un moment de silence à la mémoire des victimes de la fusillade du collège Dawson, les parlementaires fédéraux croisent le fer sur le registre des armes à feu et la mission canadienne en Afghanistan.

Les parlementaires fédéraux n'ont pas attendu longtemps avant de se lancer dans de vifs débats, lundi, lors de la rentrée parlementaire à Ottawa.

Toutefois, ils ont entamé la session en observant une minute de silence à la mémoire d'Anastasia de Sousa, l'étudiante de 18 ans tuée mercredi dernier dans la fusillade au collège Dawson de Montréal.

Par la suite, le député du Bloc québécois dans Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour, Louis Plamondon, a rendu un hommage à son ancien collègue Benoît Sauvageau, mort dans un accident de la route le 28 août dernier.

Mais dès le début de la première période de questions de cette saison politique, les sujets que l'on prévoit dominants au cours des prochaines semaines ont été abordés. La séance a été marquée par l'indiscipline, les députés étant interrompus sans cesse par des adversaires lors de leurs interventions.

Registre des armes à feu: Harper ne recule pas

Le chef de l'opposition officielle, le libéral Bill Graham, a réclamé d'entrée de jeu le maintien intégral du registre d'enregistrement obligatoire des armes à feu. En mai dernier, les conservateurs ont en effet déposé un projet de loi pour assouplir le registre et soustraire certaines armes, comme les fusils de chasse, à son application.

« Les événements du collège Dawson nous démontrent précisément que les lois actuelles ne nous protègent pas, et ça ne nous fait pas plaisir de rappeler que nous avions mis en garde le gouvernement précédent que le registre des armes à feu ne ferait rien pour prévenir ces événements », a rétorqué le premier ministre Stephen Harper.

Il a plutôt invité ses adversaires à appuyer un autre projet de loi imposant des peines de prison obligatoires pour les crimes commis avec des armes à feu.

De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, a rappelé que la vérificatrice générale avait déploré les gaspillages de fonds qui ont fait exploser le coût du registre des armes à feu. De 2 millions promis au départ, il est passé à près de 1 milliard de dollars.

M. Day a aussi rappelé les intentions des conservateurs d'augmenter la présence policière dans les villes canadiennes et de mettre sur pied des programmes de prévention de la criminalité chez les jeunes à risque.

Politique étrangère et Afghanistan

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, et le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, ont mis l'accent sur la politique étrangère canadienne dans leurs premières interventions.

M. Duceppe a demandé au premier ministre de présenter sa vision de la politique étrangère à la Chambre des communes, et de la soumettre à un débat d'urgence avant de prononcer un discours lors de l'assemblée générale des Nations unies, à New York, mercredi. M. Layton a ajouté que le gouvernement ne savait pas ce qu'il faisait en Afghanistan, et que sa politique était élaborée au jour le jour et inspirée par celle des États-Unis, une critique reprise par M. Duceppe.

M. Harper a répliqué qu'il avait déjà fait part de ses intentions et de sa vision au printemps. Il a qualifié la mission en Afghanistan de cause méritoire. Dans une pointe dirigée vers Gilles Duceppe, il a rappelé l'appui promis par ce dernier à l'entente canado-américaine sur le bois d'oeuvre, qui fera l'objet d'un vote de confiance en Chambre. « L'entente sur le bois d'oeuvre, c'est maintenant moi, Gilles Duceppe et George Bush! » a-t-il lancé.

Au cours du débat d'urgence sur la politique étrangère, le Bloc québécois veut également débattre de la réaction d'Ottawa à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais, cet été. On saura lundi si le président de la Chambre des communes, Peter Milliken, accepte la requête bloquiste.

Beaucoup de sujets au menu

Lundi, le gouvernement conservateur a fait le premier pas en vue de l'adoption de l'accord canado-américain sur le bois d'oeuvre. Le ministre du Commerce international, David Emerson, a déposé un avis de motion de voies et moyens à la Chambre des communes. Selon cet avis, la loi doit entrer en vigueur le 1er octobre.

Les députés du Parti libéral et du Nouveau Parti démocratique ont déjà exprimé leur intention de voter contre l'accord, mais le Bloc québécois lui a déjà accordé son appui. Le gouvernement Harper devrait donc survivre au vote de confiance sur cette question.

Au cours de la semaine, on s'attend à ce que les conservateurs tiennent un autre engagement électoral en présentant une motion visant à rouvrir le débat sur le mariage entre conjoints de même sexe.

Mais il semble à peu près impossible que la motion soit adoptée, les bloquistes, les néo-démocrates, une bonne partie des libéraux et même certains conservateurs ayant déjà annoncé leur intention de voter contre. Ainsi, le débat pourrait être clos une fois pour toutes.

L'environnement, la réforme du Sénat et le déséquilibre fiscal sont d'autres dossiers qui risquent d'être chaudement débattus cet automne à la Chambre des communes.

Une majorité difficile à atteindre

Selon un sondage EKOS réalisé pour le compte de La Presse et du Toronto Star, les troupes de Stephen Harper auraient récolté quelque 38,7 % des voix, à l'échelle nationale, si des élections avaient eu lieu la semaine dernière, contre 28,8 % pour des libéraux toujours sans chef et 17 % pour les néo-démocrates.

Au Québec, le Bloc demeurerait toujours en tête selon ce même sondage, récoltant 34,9 % des votes. Les conservateurs, eux, y recueilleraient 25,9 % des voix, largement en avance sur les libéraux, avec 19,7 % des voix.

L'insatisfaction grandissante des Québécois à leur endroit pourrait d'ailleurs priver les conservateurs de la majorité tant recherchée à la Chambre des communes.

En effet, selon EKOS, quelques-uns des dossiers qui se retrouvent au coeur de la rentrée, notamment les questions de politique étrangère, rendent une possible percée conservatrice au Québec de plus en plus improbable.

Le sondeur Frank Graves croit que la croissance du Parti conservateur au Québec « stagne au fur et à mesure que les Québécois examinent de plus près les positions du gouvernement Harper, notamment sa politique étrangère. »

Le sondage EKOS a été réalisé auprès de 1004 Canadiens entre le 12 et le 14 septembre 2006. Sa marge d'erreur est de 3,1 %, 19 fois sur 20.


La position des partis dans la Chambres des communes



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